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Le Baby-rugby.... comme des bleus

Le Baby-rugby.... comme des bleus
Le GPS ou la boussole?

par Mezetulle 

J'ai écrit quelque part (je crois que c'est dans mon entretien avec Christophe Dominici dans Philosophie magazine n° 12) qu'un jeu de café comme le Baby-foot, c'est impensable au rugby, où tout est "fait main"...

Eh bien non, je me trompais. Le XV de France m' a infligé hier soir, lors du match perdu contre l'Argentine, un évident démenti. Je ne reviendrai pas sur le détail des analyses spécialisées entendues en soirée, mais elles vont toutes dans le même sens. Un jeu stéréotypé, joué non pas sur une pelouse réelle, mais sur une sorte de tapis vert... et les Argentins de se faufiler très judicieusement dans ces combinaisons ultra-prévisibles...

Le Baby-foot, comme chacun sait, est un jeu dont les tactiques sont toutes déterminées et déterminables a priori : ce medium_babyfoot.jpgn'est rien d'autre, extrêmement simplifié, qu'un logiciel grandeur grossière, en bois et métal. Sa propriété principale se voit du premier coup d'oeil : les distances entre les joueurs sont fixes. Comme les passes d'école auxquelles nous avons assisté hier soir. C'était réglé comme du papier à musique, sauf que la musique était du flon-flon. Ils ne savaient jouer qu'un air connu, archi répété : il a suffi aux adversaires de glisser leur partition plus inventive dans les intervalles plan-plan. Quant aux déménageurs de pianos, ils nous ont donné un peu d'espoir lors d'une poussée qui "aurait pu" réussir, sauf à retomber dans le logiciel fixe qui les a piégés durant tout le match et qui a donné de l'air ... et surtout des balles aux Argentins.

Elissalde, interrogé ce matin par France-Inter, a fourni une analyse lucide : resserrer les passes, utiliser les boulevards qu'on ne voyait même pas... Et il a conclu son interview par une image qui en dit long sur les métaphores qui circulent à l'entraînement : on était perdus, et "j'espère qu'on va retrouver notre GPS".

Mais le problème c'est qu'ils n'avaient que trop les yeux rivés sur un GPS, sur un jeu vidéo probablement vu et répété mille et mille fois sur les écrans de Marcoussis. L'astuce, l'inventivité, le "kairos" (c'est-à-dire l'art d'exploiter les occasions... et de les voir !) étaient du côté des Argentins. Le bon sens tout simplement, qui n'a rien à voir avec une intelligence artificielle : le bon sens, faculté de juger laquelle se révèle indispensable lors de situations inédites... On en a eu quelques lueurs tout de même, mais le déboussolage reprenait le dessus bien vite. Joueurs déboussolés parce qu'ils n'avaient pas de boussole : seulement un GPS prmedium_boussole.jpgogrammé ... pour de la bleusaille.

GPS à jeter d'urgence pour revenir au bon sens : vite vite reprendre la boussole et le flair (ce que nous intellos appelons tout simplement le jugement) pour jouer et penser "à la main"...! C'est possible !!!

Ah, un mot quand même sur la chorégraphie d'ouverture, d'une rare nullité, elle aussi frappée par un automatisme bien-pensant (et que je t'en remets une couche sur l'amitié, les "valeurs" etc. Le prêchi-prêcha devient insupportable lorsqu'il est "véhiculé" par un "message artistique" !!!). Et surtout une énormité : nous avons vu, casqués de dur et rembourrés aux épaules, de tristes pantins ressemblant un peu trop à des joueurs de football américain. Kader Belarbi n'a donc jamais vu un joueur de rugby ?

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Commentaires

  • Cruelle, lucide mais drôle... Allez ..hips...un autre Baby s'il vous plait Môssieur le Barman...

  • Même sentiment sur cette cérémonie d'ouverture, cet espèce de vieux logo "La Vie Claire" sur la pelouse... et ces footballers américains gigotants, casqués comme des cyclistes... Ca devait manquer de moyens.
    Mais que penser surtout de cette lecture de la lettre de Guy Moquet aux joueurs avant le match ? Nos bleus seront-ils contraints au questionnaire de Proust pour le débriefing ?

  • Quelle belle analyse!


    Chère Mezetulle, je découvre votre blog "philostovale" et de suite je suis fan....


    Pour ce qui est de la cérémonie d'ouverture, j'ai comme vous la vague impression qu'il suffit de mettre des couleurs dans tous les sens, d'habiller les participants avec n'importe quoi, et puis ensuite de les faire sauter, rouler et gesticuler sans aucune harmonie pour qu'instantanément cela devienne quelque chose de fabuleux....Est-ce nous qui n'avons plus le sens de la "fable" ou alors est le règne la "dissonance colorée"....

    Encore bravo!

  • Un article à lire sur le blog de Rucker : "Pumas merveilleux".
    http://rucker.blogsudouest.com/2007/09/08/pumas-merveilleux/

  • De bonne tenue cet article... Le kairos... tout à fait ça !
    Sans eïdos... avec du pathos... un vilain logos... on ronge son nonos... sans moëlle !
    La Choule a du corps, de la tête et plaît au Pilier.
    Bien à vous tous.

  • De bonne tenue cet article... voilà qui nous plaît !
    Le kairos...tout à fait ça...
    Sans eïdos... avec du pathos... un vilain logos... on ronge son nonos... sans moëllos... et ça pleuros dans les chaumièros...
    Nos hommages madame.
    Le Pilier connaisseur.

  • MAIS MAIS MAIS.

    Comment peut on réduire le noble art du baby foot au niveau d'un almentable match comme ce France - Argentine?

    C'est un scandale!

    Bon pour les profanes :
    http://youtube.com/watch?v=epaHWppJDfE&mode=related&search=

    les passes c'et autre choses que celle de nos amis du XV de France, je trouve. :)

    Excellent blog sinon. Félicitations

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