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C'est reparti, requinqué... mais... Deux matches parasités

C'est reparti,  requinqué, mais... Deux matches parasités

 par Mezetulle

On ne va pas bouder son plaisir après la brillante démonstration du XV de France hier soir contre la Namibie. Pour reprendre les termes d'Elissalde (au passage : bravo! mais n'oublions pas les travaux obscurs où Szarzewski m'a semblé exemplaire) que je citais après la défaite contre l'Argentine : ils semblent avoir retrouvé le GPS, ou le logiciel. C'est ici que mon enthousiasme se modère : oui, on a vu que le logiciel fonctionne, qu'il est parfaitement huilé, on a vu toutes les figures d'école, les passes au large, les "chistera", les feintes de Michalak, les essais "panache" - Chabal, Nallet, Clerc-  et les essais "travail"... les transfos "métronome" sans faute (sauf la première, j'y reviendrai). On a vu aussi un drop... ! ce n'est pas si fréquent (oops, ce sont les Namibiens qui l'ont réussi, non ?).

Alors maintenant, après ce requinquage, on peut se permettre de faire sans état d'âme l'avocat du diable avec quelques expériences de pensée. Car Lucifer porte la lumière et les diables noirs, verts, jaunes attendent leur heure. Voyons ce qui aurait pu perturber cette superbe mécanique, cette éblouissante démonstration.

Il faut rendre hommage au courage et à la constance des Namibiens en abandonnant le style hypothétique : ils ont su la perturber, et pourtant à un moment tardif où, épuisés, jouant à quatorze, ils avaient probablement le moral dans les chaussettes. Ah cette passe interceptée qui leur a ouvert le chemin de l'essai ! ça ne vous rappelle rien ? Rémy Martin a été accablé de reproches après le 7 sept. pour la même chose... Imaginons maintenant un Pichot, un Hernandez devant cette mécanique, ou plutôt dans ses intervalles, glissant leur grain demedium_Trèfle.jpg sable. Allez, pas besoin d'un Puma : un Trèfle bien vert pourrait peut-être suffire (ne parlons pas d'un Kiwi, d'une Antilope ou d'un Kangourou)?

Jusqu'à présent nous avons assisté, s'agissant de la France, à deux matches parasités. L'un par la pression excessive avec laquelle le XV de France s'est lui-même étouffé, et dont on a vu le spectre dans la première transfo manquée hier soir. L'autre par la situation idéale de laboratoire dans laquelle il a été plongé, du fait d'un adversaire certes courageux, mais néanmoins faible et numériquement diminué. Dans les deux cas, un jeu réglé par le même logiciel : déjoué par les Argentins, et efficace à 90% contre les Namibiens. Avec l'Irlande, on aura donc le premier match "pur", débarrassé de cette extériorité qui a fait de l'un une montagne psychologiquement inaccessible et de l'autre une promenade à peine assombrie par quelques gaspillages. Je maintiens donc mon analyse : le logiciel est nécessaire, mais il n'est pas suffisant.

Une autre question apparaît au sujet de la composition "toulousaine" de l'équipe d'hier soir, jouant à Toulouse. Malgré les dénégations, Bernard Laporte en est-il réduit à unemedium_CoqClocher2.jpg logique de club ? Ce serait déjà inquiétant. Mais, à supposer qu'il en soit ainsi, fallait-il renforcer celle-ci par une logique localiste de clocher (les "Parisiens" à Saint-Denis affrontant des Argentins en partie "parisiens", les "Toulousains" à Toulouse) qui me semble calamiteuse, aussi bien pour les joueurs que pour le public ?

A supposer qu'on raisonne en termes de club, n'eût-il pas alors été judicieux de déjouer les appartenances en croisant les lieux, en procédant à une délocalisation fédératrice ? Imaginons un Skrela, un Mignoni, un Martin hier soir à Toulouse, totalement libérés comme le fut Szwarzeski. Imaginons symétriquement le 7 septembre à Saint-Denis une équipe bleue autant que possible peu connue des Argentins... La logique de club serait déjà une faiblesse, mais elle pourrait conduire au démon du localisme communautaire, lequel aurait vite fait de détruire la logique nationale de l'excellence qui doit seule prévaloir dans la compétition.

Frappée par l'insomnie la nuit dernière (ça m'arrive à chaque fois que le XV de France gagne, et à chaque fois que je reviens de l'opéra) , je chasse les diables verts, noirs, jaunes et les démons de clocher... en relisant Jean Lacouture et Denis Lalanne dont je parlerai une autre fois.

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Commentaires

  • ah mais j'attends avec impatience que vous nous parliez de Lacouture et Lalanne !

    (M.Lacouture est pour beaucoup au fait que je tienne un blog... ce qu'il ignore bien sur !)

  • Tout à fait d'accord La Choule... Je te lis après ma note du jour...les grands esprits se rencontrent...ouh ouh Midol, je suis là !...lol mais ne crains-tu pas une résurgence de cette pression négative chez nos coquelets ?

  • Tout à fait entre nous, je ne crois pas une minute qu'une logique, même inconsciente, localiste ou communautaire ait commandé à Laporte d'aligner autant de Toulousains à Toulouse. Skrela forfait et passé à côté de son match au même titre que Mignoni, la raison du groupe ( histoire d'être en tout point conforme avec le slogan " la victoire à Trente", soit un dérivé du "Ensemble c'est possible" Sarkozien. C'est le truc en vogue, ça, censé briser des années d'égoisme forcené, passons) dictait de changer de charnière. Aux ailes, Domi, l'immense meneur d'hommes qu'on sait, s'étant morfondu dans les "affreux " de la création eût dit Gainsbourg, Clerc, méritait d'être revu. Idem pour Heymans enfin replacé à son vrai poste. Et enfin de Poitrenaud que Bernie " manage" sans aucun ménagement tant soit peu psychologique.là encore passon, je m'en voudrais de tirer à boulets rouges, comme tout le monde se complait à la faire pour d etroubles et mercantiles motifs, sur un coach que toute façon je n'apprécie guére. pour le sujet qui nous occupe et à bein y regarder, sous les coutures qu'on voudra, la ligne toulousaine ( Jauzion excepté dimanche.) a souvent été ( plus Domi) celle la plus souvent titulaire. Rien de nouveau sous le soleil. En outre la présence de Dusautoir s'imposait depuis un bon moment déjà. De toute manière, la forte présence de joueurs appartenant à un même club, est depuis toujours une réalité dans l'histoire du quinze de France. Même à l'époque des petits arrangements iniques ( voir le triste sort fait à Maso, Charvet, Cigagna et Les deux Boni) entre amis du comité tout puissant de sélection, on retrouvait ici et là à travers les époques, un fort contingent lourdais ( lorsque les hommes de Prat dominaient le rugby français),etc...Même au plus insupportable du règne agenais de Ferrasse, des toulousains parvenaient à se glisser sur la feuille de match. Aujourd'hui, que toutes ces joyeuses magouilles sont devenues lettre morte ( merci au professionalisme), même si l'instant douloureux du choix chavire toujours le couer de certains ( le mauvais choix demeure une faute de goût) ce sont bien les meilleurs qu'on sélectionne. Aussi, ne surtout pas perdre de vue que le rugby sport éminement collectif, implique un tas d'automatismes, souvent créés à force de se frotter à l'adversité en club.( les boks qui m'impressionnent de plus en plus ne procédent pas autrement, leur coach parle même de voyage vers le sacre, et Galthié dans son livre d'entretiens avec Lacouture ( je suis d'accord avec vous, c'est un livre référence) évoque cette nécéssité de dégager son équipe type au plus vite, au risque parfois de se tromper), pas ou peu de changemnt en 2 ans) Voyez la première ligne française, longtemps composée de deux piliers du stade français. En 99, celel de départ était toulousaine. Ainsi d'ailleurs de presque toutes les lignes. Remarquez que nos problémes récurrents à la charnière viennent pour partie du fait qu'elle change trop souvent. Or un système de jeu ( à condition d'en avoir un, au moins une idée autour de quoi articulé un sens), c'est, si vous me permettez cet oiseux parrallèle, un peu comme une système de pensée...Il faut juste s'y tenir, pour peu qu'on aspire à embrasser son sujet en totalité...

  • Exact, Benoît. Le "localisme" n'est qu'une hypothèse, un danger que je flaire et que je redoute. Je dois vous avouer que ce qui m'a fait penser à cela, c'est la lecture de quelques messages sur le Forum de Rugbyrama le soir du 16 sept. - un sujet y est intitulé (sic) "Stade toulousain contre Namibie" et cerise sur le gâteau, un des intervenants dénombre glorieusement les "Toulousains de souche" (re-sic) dans le XV de France... ça ne sent pas très bon!! On y lit fort heureusement d'autres réflexions plus relevées.
    Par ailleurs, vous savez bien que le commentaire de match n'est pas mon fort... Je m'y essaie parfois néanmoins à mes risques et périls!

  • Sans que ce soit nécessairement la prime raison, Laporte a aligné des joueurs Toulousains pour s'assurer du soutien du public et renforcer le capital-confiance de ses joueurs... et peut être le soin d'éviter une possible bronca si les choses s'avéraient laborieuses...

  • oui, Frederic, qu'il ait aligné autant de toulousains notamment pour s'éviter une possible bronca, me parait plausible.Surtout losrqu'on connait un peu les mécanismes "intellectuels" de notre futur secrétaire de stas ( l'expression savoureuse et pas gratuite du tout est de Denis Lalanne) Mais c'était oublier l'intransigeance d'un stade toujours très pointilleux, un peu le Camp Nou de l'ovale ( où un côté plaza de las vientes les arènes de Madrid pour celles et ceux qui aiment ça), le stadium, sur le jeu pratiqué. Au point d'avoir sifflé, sans aucune hésitation, Clément Poitrenaud, un de ses sacrès gamins chéris, pour sa chandelle ratée, ceci passant à ses yeux pour un grave faute de goût. Pour le reste , chère Cathérine, je comprends mieux maintenant vos inquiétudes en matière de localisme. Sachez en outre que vos commentaires d'après match, s'ils ne sont pas votre fort, sont quant même mon faible. c'est facile oui je sais...

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