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Club français cherchent recette de mayonnaise

Clubs français cherchent recette de mayonnaise

 

En lisant le billet précédent, vous avez cru que je retournais ma veste rose ? Il m'a semblé bien normal de ressortir mesmedium_ToulouseLeinsterEssai.jpg accessoires de fête pour célébrer cette magnifique victoire de Toulouse sur Leinster hier soir, et surtout pour signaler un match très différent des trois autres que j'ai vus ce week-end engageant des clubs français en Coupe d'Europe.

J'ai vu Biarritz-Saracens, Stade français-Bristol, Clermont-Munster. Le point commun c'est à mon avis que les clubs français ne sont pas encore bien "dans le coup", qu'ils ont besoin d'un petit tour de chauffe pour entrer vraiment dans cette compétition, et après tout rien d'étonnant ni de très très alarmant. On voit d'excellents joueurs, de très bonnes intentions, beaucoup de courage, mais ça manque de réglage, d'huile dans les rouages : la mayonnaise n'est pas prise. Question de mise au point, de technique collective.

J'excepte le match Bourgoin-Ulster, que je n'ai pas vu. Pour mes chouchous du Stade français, les choses sont un peu plus inquiétantes, l'infirmerie ne faisant que se remplir, Skrela et Fillol ayant leurs "jours" bons... et moins bons - en revanche je suis impressionnée par la régularité de Jeanjean. Rien qu'en voyant la tronche de Fabien Galthié dans les tribunes, je crois que je ne suis pas très loin du vrai... en ce moment la mayonnaise tourne... espérons que c'est uniquement faute d'ingrédients disponibles.

Voilà dans quel état d'esprit nous (1) allumons la télé hier soir, drapeau rose en berne, un peu dans la déprime et dans la brume d'une grippe tenace (à peine secourue par le mouchoir rouge et noir que Benoît annonçait sur un commentairemedium_ToulouseLeinster.jpg injustement dépressif)  : allez on va quand même regarder au moins le début, on se rabattra sur un film si (ou dès que) ça tourne mal... Et voilà que dès l'entame, c'est une impression totalement différente : une équipe toulousaine non seulement composée de grands joueurs, non seulement pleine d'envie et d'allant, mais parfaitement au point, une mécanique qui tourne à toute vitesse et qui envoie un jeu magnifique. Même si ce n'est pas très efficace en première mi-temps, on se dit que forcément ça paiera, on est au rugby il n'y a pas de fatalité, ce sont les forces et les habiletés qui décident ... et le résultat final est là, logique, reflétant rationnellement une parfaite homogénéité, homogénéité qu'on a pu mesurer par les changements de joueurs en seconde période : c'est tout juste si je me suis rendu compte que Kelleher avait remplacé Elissalde...!

Alors même si la Coupe d'Europe n'est pas encore partie vers Toulouse, c'est vers le Stade toulousain que, me medium_Mayonnaise_DC_t.jpgsemble-t-il, les clubs français doivent porter leurs regards pour reprendre en main la recette de la bonne mayonnaise. Certes ça ne vide pas une infirmerie trop bien garnie, mais ça permet de ne pas oublier que le rugby est un sport fondamentalement collectif : un art de faire la mayonnaise, de réussir l'homogénéité et la fermeté d'une émulsion. Pour cela les bons ingrédients sont nécessaires mais pas suffisants, il faut un tour de main sans fébrilité, et un peu de temps.

C'est Greg qui va être content : parce que la mayonnaise d'ordinaire est jaune ! Mais il existe aussi des recettes de mayonnaise rose. Et même celles qui tournent, on peut toujours les rattraper.

(1) Nous c'est-à-dire mon mari Jean-Marie et moi. Dans un grand élan, JM a eu la bonne idée de souscrire abonnement à Canal +. Je crois qu'il ne s'est pas très bien rendu compte qu'il s'exposait à subir une moyenne de 3 matches par week-end. Si à cela on ajoute l'opéra (autre "sport sanguinaire"), et la danse contemporaine (autre "sport de corps à corps") c'est dur... Euh, je dois ajouter pour être complètement exacte qu'il a un petit faible pour le Stade toulousain.. donc en ce moment tout baigne (dans l'huile de mayonnaise bien sûr!).

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Commentaires

  • Belle comparaison culinaire, une fois de plus ; ça a l'air de vraiment t'inspirer, depuis certains cassoulets parisiens jusqu'au fameux mille feuilles... Aujourd'hui la mayonnaise...
    La métaphore est vraiment plaisante, elle ne trouve sa limite que dans un ingrédient limite de la mayonnaise : l'eau. Ce minimum d'eau qui permet l'établissement des liaisons hydrophobes dans l'émulsion et qui, idéalement avec un poil d'acidité, sous forme de quelques gouttes de vinaigre, de jus de citron, ou tout simplement d'un tout petit peu d'eau, permet de rattraper une mayonnaise mal partie...

    Or, c'est souvent quand l'eau arrive sur les terrains que la mécanique bien huilée du ST peut se gripper ; que les ballons glissants multiplient les fautes de main d'un jeu à risque, que les passes sur un pas se transforment en passes en touche, que la savonette ovale rend moins efficace un jeu de mouvement face à des équipes qui gardent le ballon au chaud... Ou son corollaire solide, sur les terrains gelés du mois de janvier, quand les doigts gourds découragent tant l'envie d'envoyer la balle que celle de l'attraper, et que l'envie d'envoyer des quilles histoire de se réchauffer en les disputant au sol devient prédominante... Le ST a souvent un rugby soluble dans l'eau...

    Alors, j'espère un hiver sec, que la mayonnaise toulousaine reste bien dure en dépit des lois de la biophysique :-) ; et un prompt dégonflement de l'infirmerie parisienne

  • pour ce qui est de mon commentaire " injustement" dépressif", même si le procédé peut vous sembler gamin, puéril et tout ce qu'on voudra, il s'agit d'un petit rituel qui remonte au plus loin de l'enfance, et vise à conjurer le sort. Cette part d'irrationnel...je vous sent prête à bondir. Ce genre de talisman...Dans le même ordre d'"idées",chaque matinée qui précède une rencontre du stade, je vais courir 1h 30 m en me repassant mentalement en boucle les essais marquants à travers les ages ( depuis vint cinq et quelques années grosso merdo, c'est l'essai de Chavert sur passe millimétrée de Cordoniou lors de la finale 89 contre Toulon qui occupe la pole position)ou bien les actions et les matchs qui ont su enluminer l'épopée romantique de ce club atypique. A ce titre la finale 2004 perdue contre les WASPS, mais tellement accomplie sur le plan du jeu, figure loin devant. Le stade toulousain, je l'ai toujours considéré à l'aune de mes films et romans préférés. Une défaite de l'équipe de France n'est rien comparé au mini séisme émotionnel provoqué par un échec des rouge et noirs. En outre, précisons que n'entre ici aucune espèce communautarisme ( les stupides bannières du type " le capitole aplatit la capitale" me font enrager à chaque fois...) ni autre sentiment d'appartenance, je vis en région parisienne depuis plus de trente ans. C'est à la "philosophie"( la même que celle des all blacks) et à la méthode toulousaine que j'adhère, pas à sa région fort agréable au deumeurant. Bref, ce n'est qu'après, le footing émotionnel et tout ça, qu'on peut enfin se pencher sur le match à venir. Qu'on simule les possibles fulgurances. Qu'on entrevoit le pire aussi. Ces moments -là tiennent à la fois du supplice et du délice . ah le bonhuer troublant de l'attente. La veille, quand ils s'apprêtent à livrer un match couperet, souvent il faut avoir recours à quelque roman, écrire est impossible, pour tenir la tension insomniaque à distance, la raffuter le plus intelligemement possible à défaut de s'en défaire. On voudrait y être, mais comme nous nous sentons à l'abri dans l'avant...voilà.

  • D'accord avec Jean-Marie (quant aux préférences) et avec vous (quant à l'analyse): le Stade Toulousain l'emporte sur le Stade Français en ce moment; beaucoup de créativité, le génie de la passe, qui est l'essence, la substance spinoziste du rugby: mieux, l'ingrédient essentielle de la mayonnaise heuristique du rugby.

  • >Pink. D'accord pour l'eau, d'ailleurs la pelouse de Bristol (SF) n'était pas très accueillante pour une mayonnaise, mais j'ai comme l'impression que ça n'aurait pas été tellement mieux sur terrain sec. Mais du rugby sous la pluie, ça fait partie de mes souvenirs d'ado (années 60) devant la télé : 30 types glissent dans la boue...
    >Benoît. On a tous nos grigris, ça fait du bien de se décharger sur des choses et de les affubler d'intentions, même (surtout) si on n'y croit pas. Comme dit le grand père de Little Big Man "la magie quand ça marche c'est merveilleux, mais parfois ça ne donne rien"... Et non bien sûr, pas d'appartenance, d'ailleurs je m'amuse beaucoup à porter mes tee shirts roses ou fleurdelisés dans l'Ariège : ça marche bien mieux qu'à Paris, ça fait mouche à tous les coups ! En fait à Paris, ce sont plutôt les dames qui m'arrêtent et me disent "ce polo est super, j'en veux un pareil !".
    Juste une remarque sur la banderole "capitole / capitale". Toute détestable qu'elle est, elle dit quand même une sorte de vérité (en dehors des relations passionnelles et maniaques de chaque Français avec Paris), c'est qu'une capitale a plus de devoirs envers les citoyens que toute autre grande ville, et que à une lettre près, Toulouse est dans cette position ("on n'a pas le droit de perdre, on n'a pas le droit de sombrer") s'agissant du rugby... et pour bien d'autres choses excellentes encore.. !

  • Merci pour la publication de ma photo de Mayonnaise avec le lien sur Dico-Cuisine dans votre article !
    http://dico-cuisine.fr

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