Comment le rose s'extrait du cacadoie : le sens du contresens
par Mezetulle
Ouf, je sors épuisée de ma soirée télé d'hier. Le Stade français patine en 1re mi-temps, gâche l'avantage du vent, et finit très fort contre le vent pour gagner son match contre Bristol 19-11... Ils sont très fatigants à regarder. Ils sont comme la musique que j'aime : déroutante, rafraîchissante pour l'oreille, mais fatigante.
J'ai passé une soirée crispante, à vouloir regarder et à vouloir ne pas regarder, à guetter entre mes doigts à peine écartés devant mes yeux les pénalités et les balles rattrapées par un vent hostile... à hurler en mesurant les minuscules centimètres qui ont manqué au bras de Rémi Martin pour un essai classique et autres choses du même tonneau.
Et puis le charme est venu d'un jeu déployé et magnifique de ballons portés et de passes, étrangement, soudainement, souverainement, sur une pelouse grasse et défoncée, par une équipe couverte de boue qui aurait dû être essoufflée... Le rose vif taché de cacadoie leur va finalement très bien. Mais pas la peine de mettre le cacadoie d'avance sur le maillot : le cloaque de Jean Bouin pourvoit largement à la tâche et à la tache. Et c'est en pataugeant qu'ils deviennent assurés, aériens.
Ils font tout de travers, à travers, malgré. De toute façon, le rugby est de travers, et sans cacadoie le rose serait trop mièvre.
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