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L'Argentine haut la main et les Bleus... comme des pieds

L'Argentine  haut la main et les Bleus... comme des pieds

 par Mezetulle

L'Argentine est passée maître haut la main. Et on a vu retomber les Bleus en enfance pendant ce dernier match de Coupe du monde après une série calamiteuse de coups de pied atterrissant invariablement dans les bras de l'adversaire. On a encore dans l'oreille les déclarations de cette semaine, selon lesquelles "on joue un jeu prévisible". Je croyais naïvement qu'il s'agissait d'analyses, mais non : c'était une description du match à venir !

Tout a basculé, selon moi, en 1re mi-temps sur un de ces malencontreux coups de pied tirés par Michalak dont Thierry Lacroix a trouvé bon de célébrer "l'intelligence" pendant une bien longue minute... de possession de la balle par les Argentins. Il a bien fallu arrêter cet éloge paradoxal lorsque l'action s'est conclue par un essai puma! Aveuglement incompréhensible d'un commentateur d'habitude lucide, qui reflétait celui qui commençait à nous crever les yeux sur le terrain. Et la soirée aux chandelles foireuses a continué encore un bon moment. C'était à la limite du comique, comme le dit si bien le mot dérisoire. Dérisoire de voir tant de talents individuels gâchés, dispersés, débandés.

Le plus admirable dans l'équipe des Pumas dont on craignait naguère (du temps de leur enfance, je veux dire il y a encore quelques semaines) un jeu rusé, procédurier, fondé sur les interstices et les petites astuces, a été, outre l'immense démonstration de force, de lucidité et de maîtrise, la générosité de jouer magnifiquement jusqu'au bout, et non de regarder petitement la montre comme tant d'autres "adultes" l'auraient fait, même dans un tout dernier match.

Les voilà remontés sur un nuage, un vrai, pas celui de l'angelot dont je parlais dans mon dernier article : sur celui des vraies victoires, celles qui vous transforment et vous obligent, parce que noblesse oblige. J'imagine que là-bas, à l'autre bout du monde, au pays "du long nuage blanc", on commence à se repasser en boucle quelques vidéos bigarrées de bleu et de blanc. Parce que là, oui, on prend son pied.

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Commentaires

  • Les argentins jouent maintenant comme des hommes n'ayant rien perdu de leur enfance...Et moi je me vois dans l'obligation de rajouter la désillusion à ma liste...
    Mais heureusement les "Comptes"ou Légendes ne sont jamais finis...Toutes les nuits Shéhérazade me l'assure, et mon amour pour le rugby aussi...

  • Et oui, c'est fini!
    La coupe du monde ne sera bientôt plus qu'un souvenir, amer pour certains dont je fais partie et glorieux pour d'autres dont je fais également partie.
    C'est toute l'ambiguité de la France et des Français.
    Il y a en moi un peu de fierté et de bonheur lié à la victoire des Springboks, outre le fait que j'ai passé une partie de mon adolescence dans ce pays où j'ai appris à cultiver l'amour du ballon ovale et la "haine" de l'anglais et de sa suffisance.
    Le petit fils de maçon Lombard, venu des rives du Lac Majeur dans les années vingt, aider à reconstruire une région de l'Est de la France ruinée par la Grande Guerre,que je suis, n'a pu s'empecher d'être comme chaque fois envahi par l'émotion aux accents de "Fratelli d'Italia".(même si la déculottée face aux Blacks m'a fait mal, elle ne reflète pas la valeur du rugby transalpin). Que de joie et d'exaltation au soir de ce quart de finale, pour sombrer dans la désillusion, une semaine plus tard.
    C'est ça la France, celle de 40 et celle de Fachoda, celle de Crécy et d'Azincourt, celle des droits de l'Homme et celle de la Marne.
    Que de hauts et de bas, nous sommes les champions du monde des matchs amicaux et des discussions de comptoir.
    J'ai fait 25 ans de rugby, que de matchs refaits entre 2 "jaunes", on aimait à se rappeler les deux placages explosifs de notre 3ème ligne, les trois relances depuis nos 22, tout ça en occultant complètement le fait qu'on s'était pris 50 pions, quelques heures auparavant.
    Nous sommes le pays des "glorieux perdants", on est capable de s'étendre pour glorifier la charge des blindés de De Gaulle et l'héroique sacrifice des cadets de Saumur pour faire oublier qu'on s'est fait laminer parce que pendant des années on martelait, on gagnera parce qu'on est les plus forts, en ne faisant surtout rien pour l'être.Ca n'est peut-être pas pour rien si la France adorait Poulidor, perdant souriant et n'appréciait pas Anquetil, froid et calculateur.
    Ca ne vous rappelle rien ?
    C'était notre coupe du monde et on devait la gagner.Par contre on a continué à s'enfermer dans un style de jeu tellement prévisible que toutes les équipes en face savaient à l'avance ce que chaque joueur français allait faire des qu'il avait le ballon.
    On a continué à maintenir les "sénateurs" à leur poste en laissant les jeunes talents dans les tribunes.(Il faut voir comment les politiques s'accrochent à leurs charges , pire que des moules à leur rocher.)En 40, la France avait des généraux de 80 ans, ceux des USA et de l'allemagne 40.
    On a pas tellement évolué depuis.
    Le staff de l'éqipe de France semblait plus priser les calculs que l'enthousiasme et le "french flair". C'est vrai que Bernard Laporte s'y connait en calcul quand on voit le nombre de sociétés dans lesquelles il est actionnaire.
    Il n'a pas su insuffler à cette équipe une ambition à l'égale de la sienne, démesurée.
    C'est dommage, on aura quand même passé de bons moments.
    J'espère que Roger Couderc n'aura pas trop pleuré de là-haut en voyant ce que les financiers et les politiques sont en train de faire de notre sport.
    Moi je m'en fous, je lis Astérix depuis tout-petit et c'est comme ça que je concevait mon sport, on se mettait des baffes et on finissait autour d'un banquet en chantant.

    D.Horry. (51 ans, ancien troisième ligne)

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