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Le Stade de France comme à l'opéra !

Le Stade de France, comme à l'opéra ! (Stade français-Perpignan)

par Mezetulle

Cette rencontre Stade français-USAP Perpignan n'est probablement pas un match digne de figurer dans l'anthologie des modèles à étudier dans les académies. Les Parisiens ayant "assuré" le minimum, dominateurs dans la conquête du terrain surtout en 1ere période, les Catalans souvent privés de balle mais très rapides et dangereux en contre (ce sont eux, tout de même, qui ont marqué l'unique essai - Jérôme Porical...).

Impression que tout le monde était sur la corde raide, qu'il manquait de chaque côté le petit chouya, le je-ne-sais-quoi qui vous enflamme, qui concrétise ici la force et la régularité, là le panache et la fulgurance... Et que dire du rythme medium_sf-usap13mai.jpghaché, décourageant, de la seconde période? Comme un soufflé, pourtant très bien préparé avec tout ce qu'il faut de bonnes choses dedans, qu'on remettrait trop souvent au four, qu'un rien ferait monter mais qui retombe ? Il faut dire qu'une monstrueuse averse juste avant le coup d'envoi a transformé en cinq minutes la pelouse en patinoire et les balles en savonnettes... Un grand coup de chapeau à David Skrela pour ses buts impeccables. En revanche Nicolas Laharrague qui a manqué une transformation et une pénalité pour Perpignan n'était pas dans un bon jour... Supportrice de Paris, je suis vilainement soulagée devant cette malchance... mais pas fière : on aimerait applaudir l'équipe qu'on soutient avec des sentiments plus avouables que la "Schadenfreude" (1).

Mais là je me rends compte que je raisonne comme si j'étais restée devant mon poste de télé, alimentant mes commentaires de la lecture des sites internet pour avoir les détails techniques et disséquant le score très juste (12-11) en faveur de Paris.

Or j'y étais. J'y étais avec mon amie Marie, et à une très bonne place, juste au milieu du terrain, au 4e rang s'il vous plaît.... presque trop bas ! Allez, j'avoue tout maintenant : c'était mon baptême au Stade de France, et mon baptême pour un match de ce niveau, moi qui n'avais vu que des matches de collège... en plus la veille de mon anniversaire !

Et c'était comme à l'opéra (que je fréquente beaucoup plus que les stades, d'ailleurs c'est bien moins cher !).

Comme à l'opéra, j'ai savouré le charme de la présence ici et maintenant des corps, dans leur fragilité et leur splendeur, dans leurs ratés (possibles... et réels) et leurs excès de folie, d'adresse, d'ingéniosité, la performance individuelle des virtuoses qu'on attend au tournant et la majesté des choeurs qui poussent. Dans une salle d'opéra, ou de concert, le son des voix et des instruments est à la fois infiniment doux et infiniment fort, infiniment moelleux et infiniment perçant, infiniment flatteur et pourtant peu s'en faut que ce ne soit légèrement désagréable. Aucune chaîne hifi ne restitue cette sublime imperfection, cette certitude sous condition d'effondrement, ce plaisir qui peut se gâcher. Et ici c'est pareil : les corps qui se tendent, qui évoluent, qui attendent, qui courent, qui poussent, qui s'essoufflent, qui saisissent la balle et qui la ratent... sont à la fois infiniment puissants et infiniment dérisoires, infiniment adroits et incroyablement malhabiles. Alors même si j'ai le sentiment d'avoir assisté à une "générale" (où les chanteurs ne sont pas tenus de chanter à pleine voix) plutôt qu'à une "première" dans tout son éclat, le plaisir était là. Il faut y être ! medium_DSCN0932.JPG

Quant au gala, il dépassait nettement le niveau d'une "générale" : des dizaines de milliers de drapeaux roses agités par une foule familiale, applaudissant tous les points, saluant tous les beaux gestes. Les supporters de l'USAP n'étaient pas en reste, merci à eux d'avoir fait ce long déplacement un dimanche. L'avant-match annoncé par le Stade (pompom girls, cavaliers, catch américain, Gispy King) a tenu ses promesses, même si l'orage a fait fuir les chevaux et refluer tout le monde sous les arcades.

Mais il faut l'avouer, l'échauffement des joueurs qui se déroulait en même temps a pourmedium_Echauffement.jpg moi éclispé ces attractions. Je retiens dans ma mémoire (car les photos, n'en parlons pas, mon minable appareil n'a pas le téléobjectif qui convient... je l'ai sagement rangé après m'être contentée de photos de famille en marge du match : voir l'album), je revois dis-je les Parisiens, moulés dans un maillot rose "seconde peau" exécutant des passes sans ballon, réduites à une pure chorégraphie.medium_DSCN0936.JPG

Seules les Girls du Moulin rouge ont pu soutenir la comparaison dans ce moment préalable : car elles ont réussi, tour de force, à rendre la chorégraphie encore plus puissante rien qu'en marchant et en s'immobilisant ; on en oubliait presque le ballon, le vrai, celui du coup d'envoi, qu'elles apportaient et entouraient... Et pour cela aussi, pour ces quelques secondes (parmi d'autres qu'on ne voit pas à la télé), il faut y être !

A voir : un reportage photo très complet sur le site SupporterBO

Sommaire du blog

1 - Mot allemand qu'on ne peut pas traduire par un seul mot en français : "se réjouir du malheur d'autrui".

Commentaires

  • Bonjour La Choule,
    Moi aussi j'y étais, mais j'étais moins bien placé que toi, j'étais dans un virage (celui juste devant l'essai perpignanais), et c'était très bien !
    Comme toi, j'ai été déçu par le jeu, spectacle trop peu ambitieux du côté parisien. Mais bon, un match de rugby au SDF c'est toujorus sympa !
    J'y suis allé avec mon petit cousin, pour qui c'était aussi une première (il a 12 ans), et il a adoré ! Surtout les contacts et autres plaquages ! Avec ses jumelles, il n'a rien raté.
    Je vais aussi faire une note, mais sûrement ce soir.
    A bientôt !
    titi

  • Nous étions au moins trois blogueurs de Paramourdurugby.com, car Ovalove y était aussi : elle a posté une note sur son blog.
    Oui le Stade a "bétonné"... mais ça fait aussi partie de la compétition, et ils ont pu montrer aussi l'efficacité de la défense. Mais c'est vrai que pour un baptême, j'aurais aimé un peu de champagne ! N'empêche que j'ai attrapé quand même le virus.

  • La prochaine fois on s'y retrouve et on sabre !
    On était tous les trois à des places très différentes puisque j'étais tout en haut dans un virage. Pile bien pour voir les deux faux essais parisiens et les drops catalans :-) c'est déjà ça.
    Bientôt les photos sur mon site.
    A+ les parisiens

  • Super article et photos.
    Merci pour le lien vers mon site.
    Bonne continuation pour le blog que je visite de temps à autre !
    Hamélou

  • Et moi, je l'ai vu à la télé, et j'ai pensé à toi, madame La Choule, et à ton "baptême"!...
    Comme toi, j'apprécie énormément le "avant" qu'on ne voit jamais à la télé...Et j'apprécie de voir le jeu sur la totalité du terrain, et pas juste comme nous le montre le cadreur de la télé!
    Bon, alors baptême enthousiaste!

  • J'ai oublié l'attraction permanente : la petite voiture rose télécommandée qui apporte le tee (le truc pour poser la balle avant de taper au but, c'est ça ?)... génial.

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