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Top 14

  • L'humour explosif du Stade français Paris

    Stade français-Stade toulousain : une affiche à l'humour explosif

    par Mezetulle

    Vue dans le métro parisien, l'affiche du Stade français Paris annonçant avec un humour féroce le match contre le Stade toulousain qui aura lieu le 8 janvier prochain au Stade de France... qu'il s'agit de remplir. Mais il y a quelque chose de plus ?

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    Dans une esthétique de bande dessinée, un bombardier toulousain largue ses joueurs sur une vaste pelouse entourée de tribunes roses, aux trousses d'un équipier du Stade français dont on ne sait s'il va héroïquement aplatir la balle avant d'être atteint, ou s'il fuit, terrorisé par les rapides guerriers rouges et noirs qui lui promettent une explosion peu glorieuse. Un peu d'autodérision s'impose en effet lorsqu'on est au 10e rang du Top 14 et qu'on affronte l'actuel leader, en outre champion d'Europe  - manière factétieuse de dire qu'on pourrait bien être battu, ratiboisé ! Poussée à ce moment explosif, l'autodérision excède l'ironie et atteint le véritable humour qui a quelque chose de pathétique.

    L'image, cependant, m'accroche au -delà de sa drôlerie. Je retourne sur mes pas pour la considérer un peu plus longuement. Un bombardier à hélices avec des dents de requin, frappé de cocardes aux chiffres noirs et rouges sur fond blanc, à la poursuite d'un homme vêtu de rose.... ce côté rétro de l'avion, ce jeu de couleurs, ça me dit quelque chose, mais quoi au juste ?

    Ma photo, prise le 18 novembre dans le métro parisien sur un portable, n'est pas très bonne et uneStade-FR_TOULOUSE-V2-affihe_g.jpg partie est masquée par un appareil suspendu à la voûte du tunnel. On voit beaucoup mieux les détails de l'avion sur celle qui orne le site du Stade français Paris .

     

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  • La grand'messe du rubgy et le chemin de Paris-Paillettes

    La grande messe du rugby et le chemin de Paris-Paillettes

    par Mezetulle

    J'ai assisté hier à la rencontre Biarritz-Stade français, où mes chouchous ont gagné (22-18) à l'issue d'un match "réaliste", en engrangeant des points chaque fois qu'une pénalité se présentait. Un seul essai "bleufleurdelysé" par Julien Arias : c'est malgré tout Biarritz qui nous en a offert deux autres. Couzinet a marché sur la tête de Marconnet - une paille qui ne lui a valu qu'un carton jaune. Skrela, pourtant dans un bon jour, s'est fait mal au bout de 10 minutes et a dû sortir. Quant à Hernandez, le pauvre, je n'ai pas arrêté de pester contre lui parce qu'il ratait tous ses coups de pied sans jamais trouver de touche ; j'apprends ce matin qu'il jouait avec une entorse : pardon, mago, mais quand on est tout en haut du stade, c'est le genre de chose qu'on ne peut pas voir...

    Bon, malgré une première mi-temps assez alerte, ce ne fut pas très enthousiasmant, surtout à cause d'un jeu en chandelle foireuse un peu trop systématique et sifflé à juste titre par le public : ça roulait, on a eu rapidement l'impression que "la messe était dite".

    Pour les amuse-gueule, les hors-d'oeuvre et les desserts concoctés par Max Guazzini, alors là, il y avait vraiment de tout, et même de l'inédit, c'était un comble. Un petit raccourci d'intervilles avec tobbogans et vachettes (oui, des vraies vaches de 350 kg plutôt nerveuses...). Le mini concert de Jennifer.

    Une magnifique démonstration d'acrobatie aérienne par les Farfadais (voir l'album).

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    Je passe sur l'inévitable tour de piste du bouclier de Brennus (on la connaît celle-là, profites-en Fabien, ce n'est pas sûr qu'on puisse le faire encore l'an prochain...), les motos, les girls du Moulin Rouge. L'arrivée du ballon descendu (treuillé) d'un hélicoptère par le RAID : très impressionnant, mais sur mes photos, ils ont l'air de fourmis noires... Un émouvant hommage à Thierry Gilardi.

    Mais le clou, c'est La Choule qui l'avait sous les yeux, tout près, tout près. Dans la marée rose bon enfant, cinq minutes avant le coup d'envoi, un peloton d'hommes bon chic bon genre en béret noir frappé de l'écusson du Stade toulousain prend place en silence deux rangs devant moi. C'est du sérieux, respect, ils ne rigolent pas, ils arrivent juste pour voir le match : les paillettes parisiennes, on ne la leur fait pas, ils laissent le cirque aux badauds... A la mi-temps, ils grillent une cigarette : tiens, ça me les rend plus sympathiques ; il faut peu de chose parfois...

    Bien entendu, à la fin du match, ils se lèvent. Puis, ils s'arrêtent...

    J'invente le dialogue suivant qui commente les photos.

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    - Allez, on y va, on n'a pas besoin de tout ce cirque. (Ils sont déjà dans l'escalier)
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    (Ils s'arrêtent, redressent la tête lorsque jaillit la première gerbe)
    - Le spectacle pyrotechnique, bof. On reste quand même un peu, tu crois ?
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    (Ils reviennent sur la plate-forme et s'accoudent)
    - On a quand même payé pour ça. Restons debout, on verra mieux.
    Et puis personne ne le saura...

    Je vous propose deux titres pour la série, un peu méchant ou plus consensuel, au choix :

    1° "L'Ovalie profonde sur le chemin de Paris-Paillettes"
    2° "La grande famille du rubgy réunie au Stade de France"

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  • Un ennui resplendissant

    Quand du fécond printemps a resplendi l'ennui

    par Mezetulle

    Je n'osais pas écrire un article pour dire qu'on s'ennuie un peu en ce moment ; juste quelques petits événements, Montpellier bat Toulouse mais c'est sans grande conséquence... J'ai regardé, l'oeil morne, un match "pas beau" entre Brive et Paris  - et ce n'est pas parce que mes chouchous ont perdu.. franchement le match n'était pas très palpitant : un duel de coups de pieds manqués... Pas de quoi me mettre une larme d'encre sous la plume.

    Je n'osais pas, j'enviais presque les palpitations des footeux en transe ce week-end... quand j'ai cliqué sur le blog de Pierrot. Lui a osé, et magnifiquement. Alors je vous invite à lire l'article Taupe 14 ; il dit en peu de mots choisis et assonants (pas assommants) qu'il n'y a "Rien de neuf dans les galeries".

    C'est ça la différence entre les philosophes et les poètes: personne ne s'ennuie à lire un poète qui dit qu'il s'ennuie... car il fait resplendir l'ennui, même quand ce n'est pas celui du "stérile hiver".

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  • L'indicatif et le performatif

    L'indicatif et le performatif

    par Mezetulle

    Après une longue léthargie passée dans la privation, La Choule, fuyant les pluies et la froidure du grand Sud (je ne plaisante pas, 10° dans l'Ariège et ciel plombé), entre dans l'ambiance parisienne estivale (26° à Paris), ferme les persiennes afin d'éviter un terrible soleil plombant et savoure la pénombre... pour se réveiller devant un programme de télé enfin regardable.

    Montauban-Perpignan. C'est presque trop pour une reprise, cette overdose de drops, de retournements, de phases de jeu intenses et vacillantes, de ballons cachés qui progressent là où on ne croit pas qu'ils sont.... J'en ai le vertige, c'est très bon mais c'est fort, ça devrait se goûter à la petite cuillère et voilà que j'en reçois de pleines louches. Et comme si ça ne suffisait pas, je prends aussi une leçon de philosophie du langage.

    Dans les tribunes montalbanaises, nulle inscription provocatrice ne vient rabaisser l'adversaire - mais ça c'est normal dans un stade de rugby. Il y a mieux : nulle inscription glorificatrice ne vient célébrer banalement et bêtement l'équipe au maillot vert, car le raffinement supporter atteint à Montauban un sommet logico-philosophique par une tautologie autoréférentielle qui me laisse un moment perplexe. A la fois comique et impérieuse, une banderole verte medium_Montauban80.jpgprécise savamment : "Ici, c'est Sapiac !", comme si les spectateurs présents et leurs visiteurs ne le savaient pas....

    Mais non, que je suis bête : la banderole ne s'adresse pas à ceux qui sont là, mais à ceux qui, comme moi, sont le nez collé à leur écran de tv, dans l'indistinction de toutes les vertes pelouses, et donc il importe de préciser que ce n'est pas n'importe quel vert. C'est celui du stade Sapiac à Montauban, lieu singulier : vous y êtes, vous pouvez le regarder, nous voir, vous y voir (1).medium_MagrittePipe.jpg

    Plus que devant le célèbre tableau de Magritte "Ceci n'est pas une pipe", on se croirait dans un chapitre de la Poétique d'Aristote expliquant le plaisir qu'on a à identifier les personnages au théâtre : "celui-là, c'est lui !", jubilation de l'enfant découvrant l'ivresse de l'indicatif dans un geste gratuit - "ça, c'est ça".

    On m'avait bien dit que le rugby est un sport parlé. Justement, voilà que j'entends l'arbitre déclarer, désignant ce qui se passe sur le terrain : "c'est un ruck !" Et le commentateur se régale à expliquer pourquoi il dit ça, et ce qui se serait passé s'il ne l'avait pas dit. La déclaration de ruck n'est pas une sanction, ce n'est pas une indication, ce n'est pas non plus une décision : c'est un acte de jeu qui se dit en se faisant et qui se fait en se disant.

    Tandis que les tribunes parlent à l'indicatif, l'arbitre parle au performatif.

    1 - Renseignement pris sur le web, on trouve une explication bien décevante : il existe un blog d'école primaire qui s'intitule "Ici, c'est Sapiac", et ce sont peut-être ces charmants bambins qui ont fabriqué la banderole. N'empêche que l'étrange effet-tautologie de l'indicatif en autoréférence se produit quand même !

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  • Gros comme un éléphant et subtil comme un passé antérieur

    Gros comme un éléphant et subtil comme un passé antérieur

     par Mezetulle

    La Choule est assez bon public et revient du Stade de France avec un sentiment différent de ce qui s'écrit çà et là chez les "connaisseurs", et notamment sur les forums très select et magnifiquement grincheux par principe de Rugbyrama.

    Un "non-match à oublier" une "mascarade", cette rencontre entre le Stade français et le Stade toulousain du 22 mars qui se solde par une défaite remarquable du Stade toulousain 29 à zéro ??? Nullement. Malgré une balle glissante, malgré medium_22032008_014_.jpgune pelouse détrempée et une giboulée glacée qui a accueilli le coup d'envoi, on a vu de belles choses : du mouvement, du jeu, de la variété, des Parisiens remontés, acharnés à conquérir, au-delà de la victoire, le bonus offensif. Une équipe toulousaine nullement diminuée, nullement composée de seconds couteaux comme cela a été répété à l'envi et si dédaigneusement ces jours derniers, et parfaitement au point techniquement, notamment en mêlée et en touche.

    Manque d'envie de la part des rouge et noir tout simplement : cela crevait même les yeux d'un gogo de Parisien qui n'y connaît rien et qui, c'est connu, se fait attraper par les cotillons guazziniens.... cela se voyait aussi gros que l'éléphant rose qui a défilé, avec les medium_22032008_006_.jpgmasques vénitiens sur échasses, avant le match (voir l'album). Je m'en tiens à cette explication "naïve" : après tout c'est celle que Guy Novès avance et c'est la plus vraisemblable.

    Faisant un petit tour sur le magnifique site du Stade toulousain, j'y trouve le plus beau récit du match, qui surpasse de loin tout ce qui se fait ailleurs. Il faut absolument aller lire ça, un exemple parfait de narration. Les Diafoirus de la pédagogie moderne peuvent en prendre leçon, eux qui, pour cesser d'enseigner la langue belle et forte, demandent régulièrement dans leurs rapports "à quoi peut bien servir le passé antérieur" et autres subtilités dont un "gamin d'aujourd'hui" n'a nul besoin, qu'il n'entendra jamais : il serait donc urgent de cesser de les lui apprendre.

    A quoi peut bien servir le passé antérieur? Mais à lire un compte rendu de match sur le site du Stade toulousain, lequel retrace comment "après que Jeanjean eut été rattrapé " (et à la voix passive s'il vous plaît !!), le ballon "sortait" et fut recueilli par Blin qui marqua un essai ! A comprendre comment, de façon assez surprenante, on peut enchaîner ici un passé antérieur (événement ponctuel) avec un imparfait (action plus longue) - ce qui est aussi une intellection du rugby, seul sport où le ballon peut mettre un certain temps à "sortir" !!! A lire, en outre, quelques romanciers, poètes, fabulistes et autres rêveurs qui croient qu'une langue ne se réduit pas à un idiome parlé par des idiots bornés aux utilités immédiates. A savoir déployer les temporalités et les causalités, à ne pas s'effaroucher devant la conjugaison anglaise pas plus ni moins subtile que celle-ci. A dire, à lire et à penser ...

    Mais à quoi bon répondre, puisque la question, ramenée à sa formulation essentielle et abjecte, contient la réponse : à quoi bon embarrasser le bon peuple de telles subtilités?

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