Stade français bat Brive, mais où sont les pavés et le rugby des fortifs ?
par Mezetulle
De quoi faire enrager Tillinac et lui faire écrire encore de belles pages bougonnes comme je les aime. Paris bat Brive, on aura tout vu et Alfredou Roques, le Porthos de Cahors issu de Tulle - mais qui préfère quand même Brive à Paris - en avale un pavé surgi sous la pelouse de Jean Bouin (1).
Soyons juste : comme chacun sait, Paris reste une grande ville corrézienne de France - même depuis que Chichi n'est plus maire ! - comme elle est aussi ville auvergnate, ariégeoise, italienne, bretonne, landaise, anglaise, maghrébine, béarnaise, américaine, africaine, chinoise, portugaise, thaïlandaise, turque, pakistanaise, indienne, espagnole, etc. Je parle bien sûr des habitants : car c'est la seule ville de France où il est à la fois rare et plutôt mal vu d'être né sur place !! Le pavé est intéressant parce que déraciné et gluant de la boue de tous les terroirs.
Très loin des quartiers chics où les pavés et la boue font peur, faisons un tour au café Pelleport, jadis haut lieu du rugby des fortifs, comme le raconte Jean-Claude Lombard dans Dieu aime-t-il le rugby ? (éd. Belle journée en perspective, 2003)
Il a découvert le rugby en 1941 à travers le SCUF:
...le vieux Sporting Club Universitaire de France qui aujourd'hui survit honorablement dans la catégorie "promotion d'honneur", comme s'il avait besoin de conquérir ce qui lui fut reconnu depuis plus de cent ans." [...] Paris était occupé, mais trois gosses du quartier Saint-Fargeau, Bernard, Léon et Jean-Claude, ne l'étaient guère, eux, quand le week-end arrivait..Nous fréquentions déjà Le Pelleport, café qui faisait face à la station de métro. On y parlait entre autres d'athlétisme puisque le fils du patron, José, courait le 100 mètres en onze secondes. [...]Je dois aujourd'hui un merci au Pelleport, suffisamment laxiste quant à l'accueil prohibé des mineurs non accompagnés, puisque c'est devant son comptoir que le grand salut SCUFiste nous arriva. Des junior, appartenant à l'équipe du SCUF, nous mirent au parfum de leurs pelouses enchantées - et, merveille! - dominicales. (p. 25-26)
Moi aussi je suis un peu comme Tillinac, mutatis mutandis au coeur de Paris : c'est que, voyez-vous, on chercherait en vain un dieu du stade vêtu d'un maillot rose à l'Est d'une ligne La Chapelle-Alésia, et le XXe arrondissement pour eux, c'est probablement... la cambrousse... !
Mais où sont les pavés ? Même devant "Le Pelleport" on les a ripolinés !
(1) Voir l'excellent compte rendu d'Amélie Dutheil sur le site du SF... auquel j'emprunte la photo. En attendant les photos du match promises par Ovalove.
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Commentaires
Merki pour le lien :-). Elles seront dispos demain ou apres demain au plus plus tard sur mon bolgue. voilaa
Et les Suisses, y a plus de Suisses à Paris, quelle "tuile"!
A+
Alain
Mais où ai-je la tête? Les Suisses une fois (et une autre fois à Montmorency - bien avant l'invention du rugby - ce n'est pas loin de Paris mais c'est la campagne tout de même). Les Belges deux fois ... et tous les francophones avec leurs grands écrivains (même s'ils ne parlent pas rugby) trois fois, quatre fois, cinq fois.
Allons, je n'arrive pas à les compter : plein de fois, ne lésinons pas. Plus ceux qui ne sont pas encore venus. Le vaisseau bleu et rouge Fluctuat nec mergitur ne demande qu'à se charger (pour se déverser éventuellement sur les gradins du Stade de France...)