Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La Choule - Page 15

  • Bilan rugby bling bling

    Bilan rugby bling bling

    par Mezetulle

    "La Coupe du monde de rugby : une bonne affaire commerciale". Tel est le titre de l'enquête de Vincent Pellegrini et Sébastien Paour diffusée le 22 octobre sur France-Info.

    Selon cette enquête, l'IRB dégagerait un bénéfice de 180 millions d'Euros pour cette Coupe du Monde 2007. C'est formidable, ça atteint le niveau du tournoi de Roland Garros. Et puis, il y a les fameuses "retombées", etc. Tout baigne.

    La fin de la chronique fait entendre un son de cloche moins sonnant et plutôt trébuchant : c'est que justement il y aurait des cloches dans cette opération, ou plutôt des pigeons. Le montant des investissements consentis par les villes hôtes pour l'accueil des équipes et les frais afférents n'est pas connu. Explication : l'opération serait tellement déficitaire pour les finances publiques que les municipalités préfèrent mettre la sourdine en période électorale. Et la chronique de se terminer perfidement sur les statuts de l'IRB qui affichent ouvertement l'objectif de "maximiser" les recettes... comme l'aurait probablement voulu Pierre de Coubertin....

    Je fais état de ça, mais je ne suis pas tellement inquiète : sûrement que l'IRB va piocher dans ses bénéfices pour venir au secours du contribuable français en prenant en charge une partie substantielle des frais d'accueil, non? 

    J'ai encore tout faux là ?

    Sommaire du blog

  • Les Springboks au sang vert

    Les Springboks au sang vert

     par Mezetulle

    Expression entendue hier sur quelques chaînes de tv, après la belle victoire des Springboks en finale. Dans un reportage dans les townships, déjouant toutes les attentes des bien-pensants qui auraient aimé déguster quelque déclaration accusatrice de restes d'apartheid, un adolescent noir hurle : "on a tous le sang vert  !" - allusion à la couleur du maillot de l'équipe nationale. medium_SpringboksWallpaper.jpg

    Et Laurent Bénézech, lors d'un débat sur la chaîne TV de L'Equipe hier soir, rappelait que l'entraîneur Jake White est resté "droit dans ses bottes" devant les énormes et multiples pressions communautaires de tous côtés qui souhaitaient des quotas : on prend les meilleurs. Nul besoin de quota, en effet, pour comprendre que Habana est un des meilleurs joueurs de rugby du monde! Et si le nombre de joueurs noirs est encore restreint, c'est avant tout dû à la structure sociale qui fit du rugby un sport élitiste en Afrique du Sud. Mais ne l'a-t-il pas été fort longtemps en Angleterre ? L'alibi de l'amateurisme n'a-t-il pas longtemps couvert en Europe une pratique jalousement aristocratique ? Alors laissons faire le temps et l'éducation (1).

    Ce grand pays travaillé par les contradictions et par une histoire douloureuse montre la voie : dans quelques années, lemedium_LaCoupe.jpg rugby, s'il sait se doter comme c'est probable de moyens pour être encadré et largement enseigné, ne sera pas seulement un sport véritablement national, il sera emblématique de la formation d'un peuple, laquelle n'a rien à voir avec celle d'une ethnie.

    On aimerait que la France reste fidèle à cette conception, qu'elle a pourtant contribué à inventer, et qu'elle le soit aussi dans son rugby. D'immenses zones urbaines sont à conquérir. On souhaite que l'Ovalie continue à sortir de sa "profondeur" territoriale - ce qui n'est pas encore gagné au vu de quelques propos célèbres sur "les bourgeoises de m..." qui, paraît-il, ornent les fauteuils du Stade français. Mais je n'épargnerai pas non plus ce dernier : il serait bien avisé, en dehors de ses excursions au Stade de France, de venir un peu plus souvent à l'est et au nord des quartiers chics de Paris...

    Au fait, La Choule avait risqué un pronostic, publié par le journal argentin La Nacion le 19 septembre. Y figuraient les Springboks en vainqueurs, et l'Argentine en possible outsider... Et bien entendu je m'y trompais comme tout le monde en avançant les All Blacks et l'Australie sur le 2e rang, et en faisant évidemment l'impasse sur une Angleterre alors au fond du trou. Mais quand même : pas trop mal pour une "bourgeoise parisienne de m..." non ?

     PS. Encore une semaine pour visiter l'exposition des peintures de Marine Assoumov au Stade de France (jusqu'au 30 octobre). Bonne occasion pour ceux qui, comme La Choule, assisteront au match d'ouverture du Top14 samedi 27 octobre : venez une heure plus tôt, ça vaut le coup ! Voir l'album du vernissage.

    1 - Voir sur ce sujet l'article de Stéphanie Platat dans l'édition électronique de Libération d'aujourdh'ui (à laquelle j'emprunte la photo Reuters).

     Sommaire du blog

  • Les stratégies de "la France qui gagne"

    Les stratégies de "la France qui gagne"

     par Mezetulle

    Après la rupture entre Cécilia et Nicolas, Roselyne s'apprête peut-être à plaquer Bernard ?

    Rupture et plaquage : ne sont-ce pas là des stratégies clés de "la France qui gagne" ? (Euh, j'ai tout faux là ?)

    Sommaire du blog

  • L'Argentine haut la main et les Bleus... comme des pieds

    L'Argentine  haut la main et les Bleus... comme des pieds

     par Mezetulle

    L'Argentine est passée maître haut la main. Et on a vu retomber les Bleus en enfance pendant ce dernier match de Coupe du monde après une série calamiteuse de coups de pied atterrissant invariablement dans les bras de l'adversaire. On a encore dans l'oreille les déclarations de cette semaine, selon lesquelles "on joue un jeu prévisible". Je croyais naïvement qu'il s'agissait d'analyses, mais non : c'était une description du match à venir !

    Tout a basculé, selon moi, en 1re mi-temps sur un de ces malencontreux coups de pied tirés par Michalak dont Thierry Lacroix a trouvé bon de célébrer "l'intelligence" pendant une bien longue minute... de possession de la balle par les Argentins. Il a bien fallu arrêter cet éloge paradoxal lorsque l'action s'est conclue par un essai puma! Aveuglement incompréhensible d'un commentateur d'habitude lucide, qui reflétait celui qui commençait à nous crever les yeux sur le terrain. Et la soirée aux chandelles foireuses a continué encore un bon moment. C'était à la limite du comique, comme le dit si bien le mot dérisoire. Dérisoire de voir tant de talents individuels gâchés, dispersés, débandés.

    Le plus admirable dans l'équipe des Pumas dont on craignait naguère (du temps de leur enfance, je veux dire il y a encore quelques semaines) un jeu rusé, procédurier, fondé sur les interstices et les petites astuces, a été, outre l'immense démonstration de force, de lucidité et de maîtrise, la générosité de jouer magnifiquement jusqu'au bout, et non de regarder petitement la montre comme tant d'autres "adultes" l'auraient fait, même dans un tout dernier match.

    Les voilà remontés sur un nuage, un vrai, pas celui de l'angelot dont je parlais dans mon dernier article : sur celui des vraies victoires, celles qui vous transforment et vous obligent, parce que noblesse oblige. J'imagine que là-bas, à l'autre bout du monde, au pays "du long nuage blanc", on commence à se repasser en boucle quelques vidéos bigarrées de bleu et de blanc. Parce que là, oui, on prend son pied.

     Sommaire du blog

  • L'Argentine adolescente

    medium_PumasSpringboks_AFP_.jpgL'Argentine adolescente

     

    Le match Argentine-Afrique du Sud du 14 octobre a fait bouger bien des choses. Un titre très judicieux de L'Equipe disait "Les Argentins veulent grandir", faisant allusion à la fois au statut du rugby en Argentine et à la reconnaissance méritée des Pumas parmi les grandes équipes du rugby mondial, à leur intégration dans le tournoi prestigieux des Tri Nations.

    Mais grandir, ce n'est pas seulement être reconnu : c'est aussi perdre à ses propres yeux et aux yeux des autres le charme et la légèreté de l'enfance. Il faut y passer.
    Les Springboks et l'arbitre du match ont sur ce plan parfaitement réussi enfin à sortir les Pumas de leur aura et de leurs minauderies de petits garçons innocents: les voilà maintenant des joueurs ordinaires, des grands joueurs comme les autres.

    Le visage de Pichot est très expressif, il ne peut rien cacher des émotions qui l'envahissent. Il fallait voir sa pâleur lorsque l'arbitre lui a fait comprendre que "ça va bien maintenant, on arrête les gamineries". Ce n'est pas le fait d'avoir perdu qui l'a rendu pâle (car il n'y a aucune honte à perdre contre les Springboks et à ce niveau de la compétition) mais celui d'être déchu de la condition d'ange où ils ont plané pendant toute la CDM. Terminus, tout le monde descend du nuage! Il savent maintenant que le ciel peut s'obscurcir : il sont passés au-dessous des nuages.

    La vraie carrière de l'Argentine commence maintenant, dans la cour des grands, avec le doute, avec la pression qui pèse sur les grandes équipes, qui peut les rendre fébriles, maladroites, lourdaudes, et qui les somme de se surpasser pour gagner. Les voilà sortis de l'Eden (pas l'Eden park !) et précipités sur la terre, où il y a des sommets à gravir avec leurs vallées de larmes. Souhaitons-leur une belle adolescence, avec tous ses éclats et ses inconforts. medium_MontgomeryHabana.jpg

    Quant aux Springboks, pour ma part je les vois au bout, ils ont infiniment plus d'invention que les Anglais, et trois joueurs d'exception: Du Preez, Habana et le souverain Montgomery - un métronome sorti d'un tableau de Botticelli !

    Sommaire du blog