Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

chrono

  • France-Ecosse ou les matches en tiroir

    France-Ecosse ou les matches en tiroir. Hymne à Saturne

    par Mezetulle

    Passionnant, le décompte qui anime (s'il en était besoin) les dernières minutes de la rencontre France-Ecosse cet après-midi : car d'autres matches sont présents dans ce match, le résultat Italie-Irlande qui vient de se jouer fournissant l'arithmétique qui pathétise les deux essais marqués à la fin du match France-Ecosse : et c'est alors le match qui va se jouer entre Galles et Angleterre qui tient la clé.

    D'abord trois petits points d'écart creusés in extremis par les Ecossais , puis remontés in cauda de l'in extremis (en bon français : au tout tout tout dernier moment) par les Français, et l'enjeu du Tournoi bascule pour se tourner vers le résultat du match Angleterre-Galles qui va commencer juste après...

    Bon , je vous accorde que l'objectif était presque inaccessible pour les Anglais qui auraient dû remporter cette rencontre avec au moins 57 points... mais est-il rien d'impossible ?

     Admirable et insoutenable jeu de la chronologie géniale et diabolique de toute une après midi où se succèdent  Italie-Irlande, France-Ecosse et Angleterre-Galles. Présence poignante du passé et du futur dans quatre minutes du présent...medium_SaturneCourteysEcouen.jpg

    Saturne, dieu du temps, tu dévores tes enfants : mais cette dévoration ne les engloutit pas, elle les fait exister !

    Pour programmer une telle succession en une seule après-midi finale, il faut être sûr d'avoir affaire à de grandes équipes capables de retourner en dernière journée l'enjeu du tournoi, précisément parce qu'elles n'ont pas pu se départager avant ce dernier moment.medium_MainsMelees.jpg

    Et pour suspendre l'issue d'un tournoi, la faire virer et revirer en quatre minutes finales entamées par un essai écossais sur passe sautée "au large" et  terminées par un essai français poussé puis aplati à la force collective, adoubé par l'arbitrage vidéo avant d''être transformé en cerise sur le gâteau (si j'avais inventé cette série, on m'accuserait d'invraisemblance), il faut effectivement être de grandes équipes. En quatre minutes, la totale !

     Du coup, je suis presque contente d'avoir été mécontente de la défaite du XV de France la semaine dernière... !

    Quel bel objet sportif et intellectuel que ce Tournoi des 6 nations ! Et quel bel exemple "moral" d'équipes qui ne "s'arrangent" de rien, sauf du temps, des forces.. et de la victoire... medium_Betsen17mars_Reuters_.3.jpg

    Ne boudons pas celle-ci, même si elle est "à l'arraché"

    medium_Celebration.jpg Sommaire du blog

  • Italie-Galles : la pénaltouche et l'échéance

    Italie-Galles : la pénaltouche et l'échéance mortelle

    "Il y a pénaltouche lorsque l'équipe pour qui a été sifflée la pénalité décide de taper en touche au lieu de la tenter. Dans ce cas, c'est cette même équipe qui effectuera la remise en jeu." (1)


    Cet après-midi, superbe exemple et bel objet de controverse à la fin du match Italie-Galles remporté par l'Italie 23 à 20.
    A la 80e minute, en face des buts italiens, les Gallois bénéficient d'une pénalité. Mais gardons à l'esprit qu'on est à la 80e minute, et que la fin du match est imminente.medium_chrono.jpg
    Vont-ils la tenter ? Si oui, ça ne fait jamais qu'une égalisation : pas terrible....  Alors - calcul - ils choisissent de jouer la touche : si celle-ci se déroule comme ils l'espèrent, ils ont une chance d'aller à l'essai et donc de remporter le match par 25-23 et même peut-être par 27-23 si l'essai est transformé.

    La touche est trouvée à quelques mètres de la ligne de but italienne. Et c'est à ce moment-là que l'arbitre siffle la fin du match. Certains commentateurs n'hésitent pas à parler d'une "faute d'arbitrage".

    Toujours est-il que voilà un beau sujet pour les philosophes : la question du temps, de la séquence et de l'échéance.

    Est-ce la même chose d'une part de "laisser jouer" la séquence "tir de pénalité" (ou dans d'autres circonstances la séquence "essai marqué-tentative de transformation") alors qu'on est sur la limite de temps, et d'autre part de "laisser jouer" une touche ?  Il me semble que la question qui décide est : "jusqu'à quand ?"

    Dans le premier cas c'est très clair et définissable a priori : jusqu'à ce que la balle quitte le pied du buteur et termine sa trajectoire. La séquence est une séquence finie, de même que la séquence "essai-transfo". Mais dans le second ?  La touche et ce qui la suit ne sont pas une séquence finie... et l'arbitre aurait aussi bien pu siffler la fin du match lors de la prise de balle, ou un dixième de seconde après celle-ci lorsque le joueur retombe au sol, ou même un un dixième de seconde avant un essai toujours potentiel... ? 

    L'imminence de l'échéance, c'est toujours pathétique. Y compris pour les échéances qu'on joue, pour les petites échéances, parce qu'elles sont une allusion à la fois dérisoire et sublime à la grande échéance, à la seule qui compte et qui donne leur sel à toutes les autres sans lesquelles on ne ferait jamais rien, on ne tenterait jamais rien.

    (1) Mathieu Lasselin : Le rugby en quelques mots français-anglais Maitrise LEA - 2002 / 2003 - Université Sorbonne nouvelle - Paris III Responsable : Loïc Depecker 

    Sommaire du blog