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Galles

  • Cafouillage sublimé à Croke Park

    Cafouillage sublimé à Croke Park

     par Mezetulle

    Un régal ce match Galles-Irlande...  et un régal aussi d'entendre Jérôme Cazalbou expliquer le seul essai de la rencontre, avec cet "appui sur raffût" qui a rencentré la course du joueur Gallois... on ressentait, avec les mots, les forces s'exercer.

    C'est vrai que le match était passionnant, jusqu'à trois minutes de la fin où les Gallois ont mis au chaud quatre points d'avance en couvant le ballon par un jeu au ras "chronométrique".... un peu ennuyeux. Trois minutes d'ennui sur 80, ce n'est pas mal.

    C'est vrai que les Irlandais peuvent s'en prendre à leur numéro 16, auteur d'un coup d'épaule gratuit qui aurait pu (dû) lui valoir un carton jaune au moment où la rencontre pouvait basculer ; même sans cette punition, la bêtise a été payée d'une pénalité en faveur des Gallois, leur donnant l'avance décisive en fin de partie.

    Mais surtout, on est admiratif devant le jeu surabondant des Gallois. Surabondant, je veux dire par là qu'ils marquent bien en deçà des actions réelles, tant ils manquent parfois de jugement, tant ils se font pénaliser, jouant à 14 contre 15 pendant vingt minutes. Et c'est une vertu, de pouvoir jouer tellement tellement qu'en "scorant" 70% de ce qui était possible et prévisible, on gagne quand même ! Il y a longtemps qu'on avait vu un jeu où il faut en faire toujours un peu trop pour gagner. Un jeu qui ressemble à la cuisine de ma grand'mère : mets ce qu'il faut (pas la peine de mesurer, ça se voit) et rajoutes-en une cuillère, ça ne peut pas être mauvais.

    Imaginons maintenant qu'ils puissent aligner le rendement sur l'investissement, rentrant dans le rang gestionnaire de "l'efficacité" rugbystique tant vantée ces derniers temps...
    Beurk, non, pas ça, pas encore (le style des 3 minutes finales a montré qu'ils savent aussi le faire) : je les préfère avec leur majestueux cafouillage constamment rattrapé, constamment dépassé, homomorphe au rebond d'un ballon de rugby. Il y en a tellement qu'il en reste assez pour marquer et pour gagner ! Mais ça porte un nom en français, même que c'est une vertu : la générosité.

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  • Italie-Galles : la pénaltouche et l'échéance

    Italie-Galles : la pénaltouche et l'échéance mortelle

    "Il y a pénaltouche lorsque l'équipe pour qui a été sifflée la pénalité décide de taper en touche au lieu de la tenter. Dans ce cas, c'est cette même équipe qui effectuera la remise en jeu." (1)


    Cet après-midi, superbe exemple et bel objet de controverse à la fin du match Italie-Galles remporté par l'Italie 23 à 20.
    A la 80e minute, en face des buts italiens, les Gallois bénéficient d'une pénalité. Mais gardons à l'esprit qu'on est à la 80e minute, et que la fin du match est imminente.medium_chrono.jpg
    Vont-ils la tenter ? Si oui, ça ne fait jamais qu'une égalisation : pas terrible....  Alors - calcul - ils choisissent de jouer la touche : si celle-ci se déroule comme ils l'espèrent, ils ont une chance d'aller à l'essai et donc de remporter le match par 25-23 et même peut-être par 27-23 si l'essai est transformé.

    La touche est trouvée à quelques mètres de la ligne de but italienne. Et c'est à ce moment-là que l'arbitre siffle la fin du match. Certains commentateurs n'hésitent pas à parler d'une "faute d'arbitrage".

    Toujours est-il que voilà un beau sujet pour les philosophes : la question du temps, de la séquence et de l'échéance.

    Est-ce la même chose d'une part de "laisser jouer" la séquence "tir de pénalité" (ou dans d'autres circonstances la séquence "essai marqué-tentative de transformation") alors qu'on est sur la limite de temps, et d'autre part de "laisser jouer" une touche ?  Il me semble que la question qui décide est : "jusqu'à quand ?"

    Dans le premier cas c'est très clair et définissable a priori : jusqu'à ce que la balle quitte le pied du buteur et termine sa trajectoire. La séquence est une séquence finie, de même que la séquence "essai-transfo". Mais dans le second ?  La touche et ce qui la suit ne sont pas une séquence finie... et l'arbitre aurait aussi bien pu siffler la fin du match lors de la prise de balle, ou un dixième de seconde après celle-ci lorsque le joueur retombe au sol, ou même un un dixième de seconde avant un essai toujours potentiel... ? 

    L'imminence de l'échéance, c'est toujours pathétique. Y compris pour les échéances qu'on joue, pour les petites échéances, parce qu'elles sont une allusion à la fois dérisoire et sublime à la grande échéance, à la seule qui compte et qui donne leur sel à toutes les autres sans lesquelles on ne ferait jamais rien, on ne tenterait jamais rien.

    (1) Mathieu Lasselin : Le rugby en quelques mots français-anglais Maitrise LEA - 2002 / 2003 - Université Sorbonne nouvelle - Paris III Responsable : Loïc Depecker 

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