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  • Bonne année !

    Bonne année !

    par Mezetulle

    Bonne année à tous !
    La Choule a pris des vacances et poursuit son parcours en passant par la case Champagne. Il faut de temps en temps arrêter la drogue internet pour se livrer à des ivresses plus bachiques.

    De toute façon, rugby et champagne, ça va bien ensemble, non ?

    Qu'ils restent longtemps, longtemps ensemble: voilà mon voeu.

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  • Cognac ou whisky

    Cognac ou whisky il faut choisir.
    Une arrivée à la 63e

    par Mezetulle

    Une très belle virée offerte par mes anciens étudiants nous a menés près de Cognac, dans un hôtel-château sur les bords de la Charente, avec medium_16122007_001_.jpgcognathèque (voir aperçu sur la photo), et tout ce qu'il faut... même en hiver la piscine a de l'allure avec son couvercle gelé ponctué de feuilles mortes. medium_16122007_003_.jpg

    Quand même on ne va pas regarder la télé alors qu'un dîner gastronomique nous attend. Allez, je déserte les écrans du week-end pour un cocktail au Cognac, une barre de foie gras au Pineau, un soufflé au chocolat (flambé évidemment). Deuxième soir, on essaie cette fois le consommé potimarron avec huître chaude, le pigonneau laqué (mmm il n'y aurait pas encore un peu de Pineau là-dedans ?), les mignardises.

    Tout ça pendant que le Stade français prend une raclée à Cardiff... et que Bourgoin s'éloigne aussi dans le brouillard. Il fallait vraiment que ce soit très bon pour se détourner de ces désastres obscurs. Je ne vous raconte pas le circuit du vignoble, le carton précieux imprégné d'effluves savantes chargé précautionneusement dans la voiture, les bords glacés de la Charente et l'inévitable crochet par Royan rien que pour voir l'océan et déguster quelques Marennes... Très classique tout ça, mais le classique... c'est chic.

    Dimanche, on rejoint l'Ariège, via Agen et Toulouse : quel circuit ! traversée de l'Ovalie parfaite vers l'Ovalie plus-que-parfaite. Au passage de Toulouse, il est à peine 16h, et un brouillard à couper au couteau - vont-ils seulement voir les transformations ? On arrive à la maison, et là, les pieds dans les valises, le carton de Cognac délicatement déposé au milieu de la cuisine, vite vite allume la télé, le match Toulouse-Leicester n'est pas fini. Mais non il n'est pas fini. Juste pour la 63e minute : essai de Clerc! ça ne pouvait pas être autrement : à Leicester, ils ont aussi du brouillard, mais ils n'ont pas de cognac.

    Après ce que j'ai goûté, après ce que j'ai vu, après ces sommets de haute culture, il faut de toute nécessité prendre une très bonne résolution à appliquer sans attendre 2008 : j'abandonne le whisky pour le cognac. Allez, un peu d'armagnac sera aussi bienvenu, rien que pour parfaire l'Ovalie.

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  • Wet wet wet

    Wet wet wet...

     par Mezetulle

    Plus qu'humide, diluvien : le temps des savonnettes, des glissades et des tirs rabattus par le vent est arrivé et assaisonne copieusement les pelouses de la Coupe d'Europe de sa sauce lourde et froide... Bourgoin a bu cette tasse vendredi soir jusqu'à la lie, le nez dans la boue, pataugeant contre un Gloucester amphibie qui marchait sur l'eau, et qui faisait plus que flotter... Toulouse, plus glorieux même dans la défaite finale contre Leicester, a payé bien cher le déluge qui tirait un rideau de pluie sur l'envie du beau jeu.

    Et le Stade français cet après-midi à Jean Bouin face à Cardiff a bien failli passer à la lessiveuse, bien dégoulinante, bien savonneuse. Et dire que je me suis permis, le derrière vissé sur mon canapé bien sec, de pester vulgairement contre Skrela qui ratait une pénalité contre le vent... ! Il faut que je fasse amende honorable : c'est lui qui, par un plaquage à la fois rouleau compresseur et tire-bouchon, a ensuite sauvé le match qui était à la merci, depuis de longues minutes, d'une équipe galloise campant à quelques centimètres de la ligne d'en-but rose... Oui on peut gagner (ou plutôt ne pas perdre) un match grâce à un plaquage. Allez, ça vaut bien une pluie de coeurs roses...

    Ouf, mais quand même, les Britanniques nous surnomment les Frogs. Des grenouilles, ça devrait pouvoir attraper et aplatir un ballon mouillé et surfer sur une pelouse saturée d'eau, non ? Bien sûr, même que les grenouilles ce week-end sont jaunes (Clermont-Wasps 37-27), sauf qu'à Clermont, il ne pleuvait pas tant que ça... Pour récolter quelques palmes, il va falloir mettre les palmes.

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  • Bourgoin essouffle le temps

    Bourgoin essouffle le temps au bout du bout

    "Un cri d'alarme" : à l'issue de la 3e journée du Top 14 l'article d'André Boniface dans le Midi Olympique de ce vendredi (30 novembre) appelle de ses voeux un rugby offensif. Il constate le peu d'essais marqués "seize essais en sept matches, dont sept à Paris - il n'en reste que 9 pour 6 rencontres". Le score tourne trop autour des points de pénalité, sanctionnant un jeu fautif mais surtout un jeu attentiste, calculateur, verrouillé et bétonné, et au fond pas très beau. Et de citer en contre exemple le superbe match Stade-français Bayonne du 23 novembre où "l'esthétique était complémentaire de l'efficacité".

    Ce que j'ai vu de la 4e journée lui donne à la fois raison et tort : on a vu les deux.
    On a vu le rugby planplan de décompte et de realpolitik, le Stade français ayant évité de perdre vendredi 30 contre Dax en pratiquant, il est vrai sous une pluie savonneuse et avec une équipe de mise à l'épreuve (Fabien tu prends des risques, mais c'était bien calculé...), un rugby de pénalités marquées, de défense in extremis, une realpolitik qui s'accommode avec une mêlée défaillante et une touche approximative, les yeux rivés sur le tableau de score.

    Mais quel beau moment en revanche, "esthétique et efficace", que cette haletante rencontre entre Clermont et Bourgoin hier soir ! On a cru jusqu'au bout que le match pouvait basculer dans l'un ou l'autre sens. Jusqu'à l'essoufflement qui met les joueurs à genoux en transperçant leur diaphragme, en suivant la buée dégagée par leurs regroupements ahanants, en balayant du regard les attaques transverses qui se renversaient d'un côté à l'autre du terrain, sans cesse, sans répit, sans peur et... sans reproche (très peu de pénalités). On sort de là le souffle coupé - je parle de moi, "couch potatoe" devant la télé. On était à la fois dans le réel de ce qui se passait là devant nos yeux et dans une page littéraire d'un roman de Tillinac décrivant les déplacements de la mêlée comme ceux d'un animal brûlant et multiforme.medium_Sablier.jpg

    Jusqu'au bout ? Mais qu'est-ce que le bout d'un match comme celui-ci ? C'est le bout du bout, au-delà de la 80e minute, traversant la sirène. C'est le moment où le temps du jeu s'impose comme le seul temps réel, celui qui ressemble à une temporalité de théâtre conduite non par l'horloge et sa vide scansion, mais par l'action... qui prend les choses en main et qui finit non pas parce que "c'est fini", mais de l'intérieur,  faute d'aliment, faute de combattants : par exhalaison pure. Une fin digne de ce nom, allusion magnifique à la vraie fin, celle dont on meurt "de sa belle mort".

    Mû au dernier moment par la possibilité de marquer encore un essai qui (s'il était transformé - mais ça, il vaut mieux ne pas y penser maintenant) pourrait lui donner la victoire en renversant le match une troisième fois, Bourgoin se lance dans cette dramaturgie éperdue qui n'en finit pas d'attaquer, de passer, de piquer et d'aller, d'aller, d'aller encore. Et on voit sur l'écran tv défiler les minutes : 79, 80, 81...

    medium_Aeolus1.jpgL'arbitre et les spectateurs attendent la rupture d'action, comme on attend à l'opéra que le souffle du chanteur mette de l'intérieur le point final à la dernière note par exhalaison, et voilà que le temps est distendu : il n'en finit pas de chanter, de pousser sa note, et Clermont défend, défend, patiemment mais quand même un peu étonné, comme l'orchestre continue à accompagner ce souffle de diable qui s'alimente on ne sait où. Ca finira bien par finir, oui, et l'orchestre peut poser ses instruments, ouf, sa lecture de la partition était la bonne (il n'y a pas de reprise), Clermont a gagné. Mais quand même : plus de deux minutes de point d'orgue, c'était presque un da capo, une forme de résurrection.

    P.S. Pour une analyse de la "realpolitik", voir Rugbymane, article Rugby défaite.

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