Jamais un tel score-fleuve en quart de finale Coupe du monde n'avait atteint celui qu'a encaissé le XV de France face aux All Blacks ce soir du 17 octobre à Cardiff : 62 à 13! Mais, à la différence des politiques, personne ne vient dire "le désastre vient de ce qu'on n'est pas encore allés assez loin dans cette direction, il faut persévérer !"
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La honte et le naufrage : plus qu'une défaite, une débandade
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Panem et circenses
La grande nouvelle sportive du week-end ? Panem et circenses
par Mezetulle
La grande nouvelle sportive du week-end, mais c'est bien sûr la victoire de l'OM sur Valenciennes en Ligue 1 hier 7 février.
Que le XV de France, le même jour, ait battu les Ecossais sur leur terrain de Murrayfield dans le cadre du tournoi des 6 nations, on n'en parle même pas, ni sur France-Info ce matin, ni sur le journal de 13h à France2.
C'est comme si, mutatis mutandis, on ne parlait que d'une victoire de Toulouse sur le Stade français ou de Perpignan sur Clermont en Top 14 le lendemain d'une victoire des onze Bleus dans le cadre d'une compétition européenne...
Et la radio de nous gratifier ad nauseam des propos creux et passablement décousus de Didier Deschamps... Il est vrai que ceux de Marc Lièvremont, ordinairement cohérents, analytiques et grammaticaux, ç'aurait peut-être été trop un lundi matin pour le bon peuple ignare ?
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Un ballon à écailles ?
Un ballon à écailles ? Une contingence peut en chasser une autre
par Mezetulle
Un ballon transformé par la pluie en savonnette, essuyé, caressé dérisoirement et archaïquement avec une serviette de toilette avant le lancer en touche... C'est ce qu'on a vu encore la semaine précédente dans la pataugeoire du Stade Aguilera à Biarritz, où chaque chute s'accompagnait d'une gerbe d'éclaboussures comme on n'en voit que dans les bandes dessinées... et sur les terrains de rugby.
Qu'est-ce qui fait glisser le ballon, et le métamorphose en gigantesque glaçon ovoïde insaisissable qui, telle une fusée, s'échappe d'autant plus vite qu'il est fortement enserré ? Pas seulement l'humidité : la forme ovale prend sous la pluie et dans la rosée les propriétés d'une double queue de poisson. Et ce ne sont pas les petits picots du revêtement qui peuvent arrêter la glissade vers les extrémités. D'où l'idée d'un revêtement qui ressemblerait à des écailles élasmoïdes miniature ... mais implantées à l'envers, à rebrousse-poil si l'on peut dire, et symétriquement de part et d'autre, de sorte que la prise soit recentrée vers la panse et que la fuite vers les pointes soit sinon bloquée, du moins empêchée. Essayez donc de faire glisser un poisson dans vos mains de la queue vers la tête en le serrant...
On sait que bien des techniques dont on aurait aujourd'hui du mal à se passer (fermeture éclair, attaches velcro) sont inspirées d'un modèle existant dans la nature - en l'ocurrence les micro crochets dont l'imbrication forme les plumes de certains oiseaux. Pour remplacer les peaux de phoques sous les semelles des skis de randonnée, on utilise déjà depuis longtemps des sortes d'écailles de synthèse qui bloquent le retour du ski vers l'arrière à la montée sans freiner son glissement vers l'avant à la descente. Il n'est donc pas si étonnant que des équipes de chercheurs travaillent aujourd'hui à transposer cette technique, en la miniaturisant, à la saisie d'une gonfle ovoïde chargée de pluie par des mains gantées de boue...
Les choses sont cependant loin d'être au point et il n'est pas encore question d'introduire cette nouveauté sur les terrains en dehors de quelques expérimentations - reste notamment à résoudre le problème du comportement de la balle dans le jeu au pied et surtout celui de son évolution aérienne. En effet, les micro-écailles offrant une résistance alternée à l'air, le ballon devient totalement instable dès qu'il s'élève rapidement. On ne ferait donc, en l'état actuel des recherches, qu'échanger une contingence contre une autre. Le temps des spectaculaires et comiques en-avants humides, celui des serviettes de toilette sur le banc de touche n'est donc pas près d'être détrôné.
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Rugbyrama sous les bons auspices
De l'hôpital au terrain : Rugbyrama sous les bons auspices de 2008
par MezetulleIl n'y a que dans la presse sportive qu'on peut trouver ça.
Reprenant mes drogues ordinaires après un break qui a duré presque 3 semaines, je me jette sur le site de Rugbyrama - le Midi Olympique sur papier, c'est encore une trop fort pour mon actuelle capacité de lecture, il me faut un sevrage plus progressif. Donc une petite dose homéopathique de Rugbyrama, c'est tout ce qu'il me faut pour aujourd'hui. Bien entendu, avant d'affronter les rudes joutes du Forum (ce sera peut-être pour demain) je prends des nouvelles de mes chouchous roses du Stade français - un peu vacillants en ce début de saison. Et là, merveille des merveilles, je tombe sur un superbe jeu de mots, dans un article intitulé Retour au terrain. Jugez plutôt :"...l'année 2008 commence sous les meilleurs hospices [sic] pour Fabien Galthié..."
Attendez, attendez la suite avant de vous esclaffer vulgairement devant cette faute de lexique, la phrase continue ainsi :
..." qui voit son infirmerie se vider peu à peu."
Ah oui, si seulement ils avaient raison, si seulement l'hospice qu'est devenu le SF pouvait se vider sur le terrain, l'année commencerait effectivement sous de meilleurs auspices.
Devant de tels raffinements de langue, il faut faire comme devant un hôpital, silence, mais de respect.Sommaire du blog
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Club français cherchent recette de mayonnaise
Clubs français cherchent recette de mayonnaise
par MezetulleEn lisant le billet précédent, vous avez cru que je retournais ma veste rose ? Il m'a semblé bien normal de ressortir mes accessoires de fête pour célébrer cette magnifique victoire de Toulouse sur Leinster hier soir, et surtout pour signaler un match très différent des trois autres que j'ai vus ce week-end engageant des clubs français en Coupe d'Europe.
J'ai vu Biarritz-Saracens, Stade français-Bristol, Clermont-Munster. Le point commun c'est à mon avis que les clubs français ne sont pas encore bien "dans le coup", qu'ils ont besoin d'un petit tour de chauffe pour entrer vraiment dans cette compétition, et après tout rien d'étonnant ni de très très alarmant. On voit d'excellents joueurs, de très bonnes intentions, beaucoup de courage, mais ça manque de réglage, d'huile dans les rouages : la mayonnaise n'est pas prise. Question de mise au point, de technique collective.
J'excepte le match Bourgoin-Ulster, que je n'ai pas vu. Pour mes chouchous du Stade français, les choses sont un peu plus inquiétantes, l'infirmerie ne faisant que se remplir, Skrela et Fillol ayant leurs "jours" bons... et moins bons - en revanche je suis impressionnée par la régularité de Jeanjean. Rien qu'en voyant la tronche de Fabien Galthié dans les tribunes, je crois que je ne suis pas très loin du vrai... en ce moment la mayonnaise tourne... espérons que c'est uniquement faute d'ingrédients disponibles.
Voilà dans quel état d'esprit nous (1) allumons la télé hier soir, drapeau rose en berne, un peu dans la déprime et dans la brume d'une grippe tenace (à peine secourue par le mouchoir rouge et noir que Benoît annonçait sur un commentaire injustement dépressif) : allez on va quand même regarder au moins le début, on se rabattra sur un film si (ou dès que) ça tourne mal... Et voilà que dès l'entame, c'est une impression totalement différente : une équipe toulousaine non seulement composée de grands joueurs, non seulement pleine d'envie et d'allant, mais parfaitement au point, une mécanique qui tourne à toute vitesse et qui envoie un jeu magnifique. Même si ce n'est pas très efficace en première mi-temps, on se dit que forcément ça paiera, on est au rugby il n'y a pas de fatalité, ce sont les forces et les habiletés qui décident ... et le résultat final est là, logique, reflétant rationnellement une parfaite homogénéité, homogénéité qu'on a pu mesurer par les changements de joueurs en seconde période : c'est tout juste si je me suis rendu compte que Kelleher avait remplacé Elissalde...!
Alors même si la Coupe d'Europe n'est pas encore partie vers Toulouse, c'est vers le Stade toulousain que, me semble-t-il, les clubs français doivent porter leurs regards pour reprendre en main la recette de la bonne mayonnaise. Certes ça ne vide pas une infirmerie trop bien garnie, mais ça permet de ne pas oublier que le rugby est un sport fondamentalement collectif : un art de faire la mayonnaise, de réussir l'homogénéité et la fermeté d'une émulsion. Pour cela les bons ingrédients sont nécessaires mais pas suffisants, il faut un tour de main sans fébrilité, et un peu de temps.
C'est Greg qui va être content : parce que la mayonnaise d'ordinaire est jaune ! Mais il existe aussi des recettes de mayonnaise rose. Et même celles qui tournent, on peut toujours les rattraper.
(1) Nous c'est-à-dire mon mari Jean-Marie et moi. Dans un grand élan, JM a eu la bonne idée de souscrire abonnement à Canal +. Je crois qu'il ne s'est pas très bien rendu compte qu'il s'exposait à subir une moyenne de 3 matches par week-end. Si à cela on ajoute l'opéra (autre "sport sanguinaire"), et la danse contemporaine (autre "sport de corps à corps") c'est dur... Euh, je dois ajouter pour être complètement exacte qu'il a un petit faible pour le Stade toulousain.. donc en ce moment tout baigne (dans l'huile de mayonnaise bien sûr!).Sommaire du blog