Bon, maintenant, "on passe au sport". Et pourquoi faudrait-il choisir entre la victoire et le "panache" ?
par Mezetulle
Ce matin 21 octobre sur iTélé, rubrique sport. Avec un soupir de lassitude, le chroniqueur Julien se livre à une énième revue du caniveau néo-zélandais qui déverse copieusement sa fange sur le XV de France depuis une semaine.
Et la présentatrice du journal, qui lui donne la réplique et anime, comme on dit, l'ensemble, trouve la parfaite transition pour l'inviter à poursuivre sa chronique sur la dernière soirée du championnat européen de foot : « Bon, on passe au sport maintenant » !
Oops! éclat de rire, « elle est fatiguée ce matin » ajoute Julien qui, très fair-play, croit utile d'excuser cette échappée en forme de lapsus.
Oui, fatiguée comme Mezetulle d'entendre les insultes, les défis, les soupçons de place imméritée en finale - comme si ne pas perdre était honteux. Comme je suis fatiguée par les inévitables adorateurs du haka qui en célèbrent exclusivement la version brutale, présentant complaisamment en gros plan les langues tirées, les bras d'honneur et les gestes sans équivoque de menace de mort par égorgement. Et à ce sujet un doute me vient : ceux qui se pincent le nez avec des airs chichiteux devant les paroles de La Marseillaise, ce ne sont sûrement pas les mêmes, non ? Non car un hymne historique en vers et en musique n'a que peu de rapport avec une danse rituelle à temporalité mythique.
Oui, ouf!, on passe au sport maintenant. Après ces mises en scène désolantes et infantiles, dont la seule vertu (outre de vendre du papier) est de mettre les joueurs dans un état d'exaspération qu'on espère roboratif, offrez-nous un match de rugby, une vraie démonstration de civilisation où la violence, présente, est relevée.
Allez les Bleus ! J'espère que, ayant le choix du maillot, ils choisiront le bleu, obligeant les Blacks à jouer en gris clair comme en 2007 : ce sera ma seule participation à l'hystérie préliminaire.
J'entends autour de moi que tout ce qu'on peut souhaiter c'est perdre « avec panache ». Mais un panache, surtout perdant, c'est très encombrant : jetez-moi ça, ça va vous gêner pour jouer. Entre la victoire et la gloire je choisis les deux, et s'il faut vraiment choisir je prends la victoire.
Du reste si les Blacks gagnaient sans panache, s'ils se contentaient de ne pas perdre, qui irait le leur reprocher ?
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cognathèque (voir aperçu sur la photo), et tout ce qu'il faut... même en hiver la piscine a de l'allure avec son couvercle gelé ponctué de feuilles mortes. 
copieusement les pelouses de la Coupe d'Europe de sa sauce lourde et froide... Bourgoin a bu cette tasse vendredi soir jusqu'à la lie, le nez dans la boue, pataugeant contre un Gloucester amphibie qui marchait sur l'eau, et qui faisait plus que flotter... Toulouse, plus glorieux même dans la défaite finale contre Leicester, a payé bien cher le déluge qui tirait un rideau de pluie sur l'envie du beau jeu.
dire que je me suis permis, le derrière vissé sur mon canapé bien sec, de pester vulgairement contre Skrela qui ratait une pénalité contre le vent... ! Il faut que je fasse amende honorable : c'est lui qui, par un plaquage à la fois rouleau compresseur et tire-bouchon, a ensuite sauvé le match qui était à la merci, depuis de longues minutes, d'une équipe galloise campant à quelques centimètres de la ligne d'en-but rose... Oui on peut gagner (ou plutôt ne pas perdre) un match grâce à un plaquage. Allez, ça vaut bien une pluie de coeurs roses...
Ouf, mais quand même, les Britanniques nous surnomment les Frogs. Des grenouilles, ça devrait pouvoir attraper et aplatir un ballon mouillé et surfer sur une pelouse saturée d'eau, non ? Bien sûr, même que les grenouilles ce week-end sont jaunes (Clermont-Wasps 37-27), sauf qu'à Clermont, il ne pleuvait pas tant que ça... Pour récolter quelques palmes, il va falloir mettre les palmes.

