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  • Vice-champions du monde : mais c'est tout bénef !

    Le XV de France à sa juste place de vice-champion du monde : c'est "tout bénef" !
    Nouvelle Zélande 8 - France 7

    par Mezetulle

    La Choule a suivi avec émotion la finale de la Coupe du monde, un très beau match. Et au fond on peut être content, très content même : en deux matches, contre l'Angleterre et contre la Nouvelle-Zélande - et cette finale restera pour bien des raisons dans les annales -, le XV de France a montré sa valeur, son très haut niveau dans tous les secteurs de jeu, sa combativité, son endurance, son envie retrouvée.

    Mais il faut ajouter : en deux matches seulement, encadrés par des performances inégales. Aussi cette place de second me semble-t-elle la juste place. Juste aussi et presque enviable en un autre sens : car celle que les All Blacks ont obtenue, du fait de la manière dont ils l'ont finalement obtenue, déboulonne leur statue de dieux du rugby et les remet dans le circuit des joueurs ordinaires, à la merci du doute, bien soulagés (comme tous les joueurs ordinaires) de bénéficier parfois d'un petit coup de main arbitral.

    Se couvrir de gloire (et cette fois cela n'a rien à voir avec le panache du looser "inutile ornement", et encore moins avec le syndrome Poupou) alors qu'on a perdu un match ! chapeau !

    D'aucuns diront que les Français se trouvent mutatis mutandis dans la situation où ils ont mis les Gallois une semaine plus tôt. En un sens et au niveau du ressenti c'est vrai, sauf que contre la France, les Blacks ont joué beaucoup mieux que les Français contre Galles, et que les Français contre les Blacks ont joué infiniment mieux que les Gallois contre la France! En fait, la France a bénéficié d'un match de rattrapage après sa mesquine victoire contre Galles et l'a réussi au-delà des attentes. Les Blacks en revanche restent sur une victoire étriquée et légèrement "appareillée" qui peut-être les suivra comme une casserole.

    Voici l'analyse que j'ai trouvée hier 23 octobre sous la plume d'un commentateur sur Yahoo! (sous le pseudo Toleveau), et je la fais mienne en le remerciant :

    ...même si­ on a perdu le titre, médiatiquement on a gagné gros :­ 90% des gens qui nous critiquaient avant le match­ s'en prennent maintenant aux Néo-Zélandais­ (cheaters en anglais) et un fort courant de sympathie­ est né envers nous. Le monde entier sait qu'on a­ mieux joué que les All Blacks et ce simple match a­ montré a tout le monde que la France reste un grand­ pays qu'il faut craindre.
    Donc en perdant, on­ récolte tous les suffrages alors que si on avait marqué­ un simple drop ou pénalité (et gagné la coupe), le­ monde entier crierait au vol au vu de nos précédentes­ prestations.
    Mis à part ce titre, on est gagnant sur­ toute la ligne car on restera les finalistes héroïques­ qui devaient gagner (et non plus l'équipe qui s'est­ hissée en finale en perdant 2 matchs et en déjouant­ contre le Pays de Galles).

    A présent revenons sur cette question d'arbitrage tendancieux : pas de pénalités sifflées contre les Blacks, particulièrement dans le dernier quart d'heure où les Français les dominaient en rucks dans leur camp, les poussant à de nombreuses fautes pour obtenir la pénalité qui aurait pu leur donner la victoire. Ne soyons pas naïf : un tel jeu, rationnel en soi, ne peut valoir que si on a confiance en l'arbitre. Or l'arbitre fait partie du jeu et en cette fin de match, on avait eu le temps de se faire une idée : jamais cette pénalité n'aurait été sifflée. Tenter de marquer autrement - essai ou drop - était donc la stratégie la plus susceptible de reprendre le score, mais aussi la plus exposée au contre dévastateur et à une différence de points encore plus grande. Alors, comment leur en vouloir d'avoir persisté dans leur choix?

    Je préfère retenir de cela que le XV de France a montré aussi qu'il est capable, outre le jeu "visible" - passes, touche, percées, mêlée, plaquages, défense, jeu au pied - de pratiquer un travail de sape dans les regroupements -cocottes et rucks- dont les Anglais étaient jusqu'à présent spécialistes. Ils ont donc toutes les cartes tactiques dans leur besace.

    C'est de cette lancée très positive que Philippe Saint-André va hériter. Il lui reste à l'étoffer et à la magnifier pour aller au sommet.

    J'ai quand même un reproche à faire aux Bleus : c'est, alors qu'ils avaient gagné le "toss", d'avoir choisi le maillot blanc. M'enfin ? ça ressemble à quoi ? Un beau bleu soutenu eût obligé les Blacks à jouer en gris clair, comme en 2007, ce qu'ils n'aiment pas tellement et ce qui banalise leur gesticulation préliminaire en la ternissant : il ne faut jamais rien céder !

    Mais bravo! Les rugbymen, eux, ne restent pas renfrognés dans le bus comme des "sales gosses" : ils en prennent les clés, et pas pour aller dans le mur !

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  • On passe au sport maintenant ?

    Bon, maintenant, "on passe au sport". Et pourquoi faudrait-il choisir entre la victoire et le "panache" ?

    par Mezetulle

    Ce matin 21 octobre sur iTélé, rubrique sport. Avec un soupir de lassitude, le chroniqueur Julien se livre à une énième revue du caniveau néo-zélandais qui déverse copieusement sa fange sur le XV de France depuis une semaine.
    Et la présentatrice du journal, qui lui donne la réplique et anime, comme on dit, l'ensemble, trouve la parfaite transition pour l'inviter à poursuivre sa chronique sur la dernière soirée du championnat européen de foot : « Bon, on passe au sport maintenant » !


    Oops! éclat de rire, « elle est fatiguée ce matin » ajoute Julien qui, très fair-play, croit utile d'excuser cette échappée en forme de lapsus.
    Oui, fatiguée comme Mezetulle d'entendre les insultes, les défis, les soupçons de place imméritée en finale - comme si ne pas perdre était honteux. Comme je suis fatiguée par les inévitables adorateurs du haka qui en célèbrent exclusivement la version brutale, présentant complaisamment en gros plan les langues tirées, les bras d'honneur et les gestes sans équivoque de menace de mort par égorgement. Et à ce sujet un doute me vient : ceux qui se pincent le nez avec des airs chichiteux devant les paroles de La Marseillaise, ce ne sont sûrement pas les mêmes, non ? Non car un hymne historique en vers et en musique n'a que peu de rapport avec une danse rituelle à temporalité mythique.

    Oui, ouf!, on passe au sport maintenant. Après ces mises en scène désolantes et infantiles, dont la seule vertu (outre de vendre du papier) est de mettre les joueurs dans un état d'exaspération qu'on espère roboratif, offrez-nous un match de rugby, une vraie démonstration de civilisation où la violence, présente, est relevée.


    Allez les Bleus ! J'espère que, ayant le choix du maillot, ils choisiront le bleu, obligeant les Blacks à jouer en gris clair comme en 2007 : ce sera ma seule participation à l'hystérie préliminaire.

    J'entends autour de moi que tout ce qu'on peut souhaiter c'est perdre « avec panache ». Mais un panache, surtout perdant, c'est très encombrant : jetez-moi ça, ça va vous gêner pour jouer. Entre la victoire et la gloire je choisis les deux, et s'il faut vraiment choisir je prends la victoire.

    Du reste si les Blacks gagnaient sans panache, s'ils se contentaient de ne pas perdre, qui irait le leur reprocher ?

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  • Les buteurs gallois offrent la finale de Coupe du monde au XV de France

    Avec péril et sans gloire. France 9 - Pays de Galles 8

    par Mezetulle

    Manifestement crispé et envahi par la peur, plan-plan en première mi-temps et presque résigné en seconde, le XV de France face au Pays de Galles nous a gratifié d'un match qui ressemblait trop à celui qu'il a perdu face aux Tonga. Heureusement que les buteurs gallois avaient "les pieds carrés"....

    Jouer à 15 contre 14 sans en tirer avantage en mêlée et en maul, encaisser un superbe essai rouge, taper de stupides chandelles aboutissant inévitablement dans les bras adverses, rendre des ballons en ruck, s'essouffler pour finir par défendre chichement un petit point d'écart dans l'ultime temps additionnel avec pour seul objectif de ne pas commettre de faute alors que les Gallois réussissaient à conserver la balle bien au-delà de la 80e : et tout cela sans perdre, il fallait le faire ! Oui, on peut même vaincre avec péril et sans gloire !

    La maladresse et la malchance des deux buteurs gallois qui ont raté presque toutes les occasions de marquer la transfo et les pénalités qui auraient couronné un jeu allègre, vif, énergique, intelligent, agréable à regarder, valent au XV de France sa qualification pour la finale. Gratifions malgré tout les Bleus d'une ténacité exemplaire en fin de match et d'un grand esprit d'équipe.

    Au moins on échappe à la honte d'une défaite en "petite finale".

    Et qui sait si, délivrés de cette trouille qui suintait par tous leurs pores, ils seront capables, en situation de challenger et peut-être sous d'exaltants sifflets, de tenir tête aux All Blacks ou aux Wallabies ?

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  • Savourer des épines après avoir avalé des couleuvres

    Quart de finale Coupe du monde : France 19 - Angleterre 12

    par Mezetulle

    C'est énorme, on est presque aussi contents que lors de la victoire de 2007 contre les All Blacks.


    Cohésion, force, patience, habileté, intelligence - surtout en 1re mi-temps où les Anglais ont été mis souvent à la faute et avec la "toupie" de Vincent Clerc (22e minute), mais n'oublions pas le jeu au pied de François Trinh-Duc en seconde période - : pourquoi n'ont-ils pas joué comme ça depuis le début de la Coupe 2011?

    On dit que le XV de France, bête blessée et humiliée depuis sa défaite en Tournoi des 6 nations contre l'Italie, a touché "le fond du trou" et a su jouer pour l'honneur et pour la gagne. Après avoir avalé des couleuvres, on se régale donc avec les épines du XV de la Rose, ça fait du bien par où ça gratte.

    Mais un autre argument d'orgueil me plaît davantage : on n'allait tout de même pas laisser les lauriers du weekend à l'équipe nationale de foot qui a gagné hier contre l'Albanie, scrogneugneu !

    Voir la version de cette note avec un petit grain de sel politique sur Mezetulle : il faut prendre les clés du camion !

     

    Post Scriptum publié à 22h.
    Soyons carrément vulgaire. En parcourant le blog, je me rends compte que j'avais déjà effleuré le sujet avec une photo vraiment vulgaire publiée dans un article du 14 mars 2007 : je parle de la photo et non de la vidéo qui a pudiquement été retirée...
    Et beaucoup moins vulgaire, cet article du 20 mars 2010, finale du Tournoi des 6 nations contre les Anglais. Finalement l'équinoxe de printemps (car en Nouvelle Zélande le printemps vient de commencer) est plutôt favorable !

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  • Indigne ! France-Tonga

    Un désert physique, technique et moral qui met La Choule dans un désert intellectuel

    par Mezetulle

    Le score 14 à 19 à peu près présentable de cette honteuse défaite contre les Tonga n'est dû qu'à la maladresse (ou à la malchance ?) du buteur tonguien qui a raté plusieurs pénalités, et à une erreur tactique au moment où les Tonguiens voyaient un boulevard s'ouvrir devant eux pour marquer un second essai...

    Tonga : 150 000 habitants, une équipe nationale avec des ressources modestes, un coeur gros comme ça et pas mal de joueurs amateurs. C'est en population le calibre du Havre, de Dijon. Encore heureux que le Luxembourg (500 000 habitants, à peu près comme Toulouse) n'a pas d'équipe de rugby : on pourrait tout craindre !


    La Choule, blog intello, n'a rien à dire. Presque toujours une défaite est un objet de pensée et donne un aliment à l'analyse. Mais là, rien : devant le désert physique, technique et moral total qu'a offert l'équipe de France en spectacle au monde entier ce matin, je suis dans un désert intellectuel absolu, cherchant vainement une miette pensable dans ce désastre. Interdite : poussée dans une touche dont on ne revient pas puisqu'il n'y a même plus de terrain pour jouer et penser.


    Oui... on peut toujours avancer que le sélectionneur fait trop tourner les joueurs, qu'il n'y a pas d'automatismes, que le calendrier des compétitions nationales et internationales est infernal, que le Top 14 dévore toutes les énergies, qu'il aurait fallu faire entrer tel et tel à un autre moment, que tel ou tel n'est pas à sa place, etc. Mais quoi ? cela ne sera-t-il pas dit avec plus de force, de pertinence et d'humeur gouailleuse par d'autres que moi, plus talenteux en ces matières ? La Choule, sur ce terrain tactique et technique de cuisine rugbystique, serait presque aussi nulle que le XV de France aujourd'hui : passe encore pour la nullité, mais l'indignité, non !


    Allons plutôt nous soulager sur le forum de Rugbyrama.

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