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Coupe du Monde - Page 2

  • Savourer des épines après avoir avalé des couleuvres

    Quart de finale Coupe du monde : France 19 - Angleterre 12

    par Mezetulle

    C'est énorme, on est presque aussi contents que lors de la victoire de 2007 contre les All Blacks.


    Cohésion, force, patience, habileté, intelligence - surtout en 1re mi-temps où les Anglais ont été mis souvent à la faute et avec la "toupie" de Vincent Clerc (22e minute), mais n'oublions pas le jeu au pied de François Trinh-Duc en seconde période - : pourquoi n'ont-ils pas joué comme ça depuis le début de la Coupe 2011?

    On dit que le XV de France, bête blessée et humiliée depuis sa défaite en Tournoi des 6 nations contre l'Italie, a touché "le fond du trou" et a su jouer pour l'honneur et pour la gagne. Après avoir avalé des couleuvres, on se régale donc avec les épines du XV de la Rose, ça fait du bien par où ça gratte.

    Mais un autre argument d'orgueil me plaît davantage : on n'allait tout de même pas laisser les lauriers du weekend à l'équipe nationale de foot qui a gagné hier contre l'Albanie, scrogneugneu !

    Voir la version de cette note avec un petit grain de sel politique sur Mezetulle : il faut prendre les clés du camion !

     

    Post Scriptum publié à 22h.
    Soyons carrément vulgaire. En parcourant le blog, je me rends compte que j'avais déjà effleuré le sujet avec une photo vraiment vulgaire publiée dans un article du 14 mars 2007 : je parle de la photo et non de la vidéo qui a pudiquement été retirée...
    Et beaucoup moins vulgaire, cet article du 20 mars 2010, finale du Tournoi des 6 nations contre les Anglais. Finalement l'équinoxe de printemps (car en Nouvelle Zélande le printemps vient de commencer) est plutôt favorable !

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  • Indigne ! France-Tonga

    Un désert physique, technique et moral qui met La Choule dans un désert intellectuel

    par Mezetulle

    Le score 14 à 19 à peu près présentable de cette honteuse défaite contre les Tonga n'est dû qu'à la maladresse (ou à la malchance ?) du buteur tonguien qui a raté plusieurs pénalités, et à une erreur tactique au moment où les Tonguiens voyaient un boulevard s'ouvrir devant eux pour marquer un second essai...

    Tonga : 150 000 habitants, une équipe nationale avec des ressources modestes, un coeur gros comme ça et pas mal de joueurs amateurs. C'est en population le calibre du Havre, de Dijon. Encore heureux que le Luxembourg (500 000 habitants, à peu près comme Toulouse) n'a pas d'équipe de rugby : on pourrait tout craindre !


    La Choule, blog intello, n'a rien à dire. Presque toujours une défaite est un objet de pensée et donne un aliment à l'analyse. Mais là, rien : devant le désert physique, technique et moral total qu'a offert l'équipe de France en spectacle au monde entier ce matin, je suis dans un désert intellectuel absolu, cherchant vainement une miette pensable dans ce désastre. Interdite : poussée dans une touche dont on ne revient pas puisqu'il n'y a même plus de terrain pour jouer et penser.


    Oui... on peut toujours avancer que le sélectionneur fait trop tourner les joueurs, qu'il n'y a pas d'automatismes, que le calendrier des compétitions nationales et internationales est infernal, que le Top 14 dévore toutes les énergies, qu'il aurait fallu faire entrer tel et tel à un autre moment, que tel ou tel n'est pas à sa place, etc. Mais quoi ? cela ne sera-t-il pas dit avec plus de force, de pertinence et d'humeur gouailleuse par d'autres que moi, plus talenteux en ces matières ? La Choule, sur ce terrain tactique et technique de cuisine rugbystique, serait presque aussi nulle que le XV de France aujourd'hui : passe encore pour la nullité, mais l'indignité, non !


    Allons plutôt nous soulager sur le forum de Rugbyrama.

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  • Pourquoi je ne serai pas devant ma TV samedi matin

    Pourquoi je ne verrai pas la rencontre France-Nouvelle Zélande samedi matin

    par Mezetulle

    Je ne regarderai pas le match France-Nouvelle Zélande. Non que je sois contaminée par la dépréciation qui entoure cette rencontre : "Ils alignent une équipe B" (on croirait entendre Guy Novès parlant des adversaires qu'il craint) ou "Il serait opportun et de bon calcul de perdre ce match"... Pas du tout.


    J'ai promis, il ya bien longtemps, bien avant de connaître le calendrier de la Coupe 2011, de participer à un "Banquet républicain" et je serai, au moment où le match se jouera, accueillie par mes hôtes... Pas moyen de jeter un coup d'oeil sur le moindre écran (à moins de me connecter furtivement sur mon smartphone en allant aux toilettes ?). Un banquet républicain,  je vous demande un peu : c'est presque aussi ringard que l'amour du rugby, non ?


    J'enrage. Mais c'est comme ça. Pas question de tomber malade, de prétexter ou de calculer je ne sais quoi pour rester à Paris le derrière vissé sur mon canapé. J'ai promis, j'irai.
    Le meilleur calcul, disait Descartes, c'est encore de ne faire aucun calcul : allez les Bleus, ne calculez pas, jouez !

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  • Les Springboks au sang vert

    Les Springboks au sang vert

     par Mezetulle

    Expression entendue hier sur quelques chaînes de tv, après la belle victoire des Springboks en finale. Dans un reportage dans les townships, déjouant toutes les attentes des bien-pensants qui auraient aimé déguster quelque déclaration accusatrice de restes d'apartheid, un adolescent noir hurle : "on a tous le sang vert  !" - allusion à la couleur du maillot de l'équipe nationale. medium_SpringboksWallpaper.jpg

    Et Laurent Bénézech, lors d'un débat sur la chaîne TV de L'Equipe hier soir, rappelait que l'entraîneur Jake White est resté "droit dans ses bottes" devant les énormes et multiples pressions communautaires de tous côtés qui souhaitaient des quotas : on prend les meilleurs. Nul besoin de quota, en effet, pour comprendre que Habana est un des meilleurs joueurs de rugby du monde! Et si le nombre de joueurs noirs est encore restreint, c'est avant tout dû à la structure sociale qui fit du rugby un sport élitiste en Afrique du Sud. Mais ne l'a-t-il pas été fort longtemps en Angleterre ? L'alibi de l'amateurisme n'a-t-il pas longtemps couvert en Europe une pratique jalousement aristocratique ? Alors laissons faire le temps et l'éducation (1).

    Ce grand pays travaillé par les contradictions et par une histoire douloureuse montre la voie : dans quelques années, lemedium_LaCoupe.jpg rugby, s'il sait se doter comme c'est probable de moyens pour être encadré et largement enseigné, ne sera pas seulement un sport véritablement national, il sera emblématique de la formation d'un peuple, laquelle n'a rien à voir avec celle d'une ethnie.

    On aimerait que la France reste fidèle à cette conception, qu'elle a pourtant contribué à inventer, et qu'elle le soit aussi dans son rugby. D'immenses zones urbaines sont à conquérir. On souhaite que l'Ovalie continue à sortir de sa "profondeur" territoriale - ce qui n'est pas encore gagné au vu de quelques propos célèbres sur "les bourgeoises de m..." qui, paraît-il, ornent les fauteuils du Stade français. Mais je n'épargnerai pas non plus ce dernier : il serait bien avisé, en dehors de ses excursions au Stade de France, de venir un peu plus souvent à l'est et au nord des quartiers chics de Paris...

    Au fait, La Choule avait risqué un pronostic, publié par le journal argentin La Nacion le 19 septembre. Y figuraient les Springboks en vainqueurs, et l'Argentine en possible outsider... Et bien entendu je m'y trompais comme tout le monde en avançant les All Blacks et l'Australie sur le 2e rang, et en faisant évidemment l'impasse sur une Angleterre alors au fond du trou. Mais quand même : pas trop mal pour une "bourgeoise parisienne de m..." non ?

     PS. Encore une semaine pour visiter l'exposition des peintures de Marine Assoumov au Stade de France (jusqu'au 30 octobre). Bonne occasion pour ceux qui, comme La Choule, assisteront au match d'ouverture du Top14 samedi 27 octobre : venez une heure plus tôt, ça vaut le coup ! Voir l'album du vernissage.

    1 - Voir sur ce sujet l'article de Stéphanie Platat dans l'édition électronique de Libération d'aujourdh'ui (à laquelle j'emprunte la photo Reuters).

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  • L'Argentine adolescente

    medium_PumasSpringboks_AFP_.jpgL'Argentine adolescente

     

    Le match Argentine-Afrique du Sud du 14 octobre a fait bouger bien des choses. Un titre très judicieux de L'Equipe disait "Les Argentins veulent grandir", faisant allusion à la fois au statut du rugby en Argentine et à la reconnaissance méritée des Pumas parmi les grandes équipes du rugby mondial, à leur intégration dans le tournoi prestigieux des Tri Nations.

    Mais grandir, ce n'est pas seulement être reconnu : c'est aussi perdre à ses propres yeux et aux yeux des autres le charme et la légèreté de l'enfance. Il faut y passer.
    Les Springboks et l'arbitre du match ont sur ce plan parfaitement réussi enfin à sortir les Pumas de leur aura et de leurs minauderies de petits garçons innocents: les voilà maintenant des joueurs ordinaires, des grands joueurs comme les autres.

    Le visage de Pichot est très expressif, il ne peut rien cacher des émotions qui l'envahissent. Il fallait voir sa pâleur lorsque l'arbitre lui a fait comprendre que "ça va bien maintenant, on arrête les gamineries". Ce n'est pas le fait d'avoir perdu qui l'a rendu pâle (car il n'y a aucune honte à perdre contre les Springboks et à ce niveau de la compétition) mais celui d'être déchu de la condition d'ange où ils ont plané pendant toute la CDM. Terminus, tout le monde descend du nuage! Il savent maintenant que le ciel peut s'obscurcir : il sont passés au-dessous des nuages.

    La vraie carrière de l'Argentine commence maintenant, dans la cour des grands, avec le doute, avec la pression qui pèse sur les grandes équipes, qui peut les rendre fébriles, maladroites, lourdaudes, et qui les somme de se surpasser pour gagner. Les voilà sortis de l'Eden (pas l'Eden park !) et précipités sur la terre, où il y a des sommets à gravir avec leurs vallées de larmes. Souhaitons-leur une belle adolescence, avec tous ses éclats et ses inconforts. medium_MontgomeryHabana.jpg

    Quant aux Springboks, pour ma part je les vois au bout, ils ont infiniment plus d'invention que les Anglais, et trois joueurs d'exception: Du Preez, Habana et le souverain Montgomery - un métronome sorti d'un tableau de Botticelli !

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