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Mes coups de cœur - Page 6

  • Merci Serge, mais je suis encore à plat...

    Merci Serge, mais je suis encore à plat.. Ma choule a besoin d'un lifting

     par Mezetulle

    Merci Serge pour le beau ballon "Coupe du monde" dédicacé, offert pour la nomination de "La Choule" parmi les 10 meilleurs blogs Paramourdurugby en mars ! Je l'ai trouvé hier, en rentrant d'un déplacement... Je vais pouvoir l'exhiber fièrement ! C'est un cadeau très très apprécié, crois-moi. Mes copains intellos n'en reviennent pas.

    L'objet est bien entendu tout raplapla, transport oblige. Me voilà déjà gambadant sur le chemin de la station-service en quête d'air comprimé pour lui rendre sa splendeur et déployer dignement les sacrés caractères que Serge y a tracés d'un feutre allègre. medium_pneugonflage.2.jpg

    Je cherche fébrilement, puis désespérément l'embout qui permet de gonfler cette magnifique vessie, cette choule tant convoitée... et je ne le trouve pas dans le paquet ! Alors de deux choses l'une. Ou bien il n'était pas dans le conditionnement "Gilbert" d'origine. Ou bien ce brouillon de Serge, en sortant le ballon pour le dédicacer, a laissé négligemment tomber ce petit accessoire sur sa super moquette antidérapante d'où il a pourtant glissé dans les remous du Spa Kemana !!!

    Bien entendu je préfère la seconde hypothèse, qui me permet de me faire bien plus de cinéma. Quant à la 3e hypothèse, voir la note (1). 

    En attendant, je reste piteusement à plat (non je ne parle pas seulement du résultat de la présidentielle). Ma choule a besoin d'un lifting, d'un sérieux coup de pompe, d'une injection de botox : et pour cela il faut la seringue. 

    Alors j'adresse un SOS à tous les spécialistes qui continuent courageusement à lire mon blog : ce truc qui m'a lair de ressembler à un suppositoire, je peux le trouver où ? dans une boutique de sport ? Est-ce que ça se vend séparément ou faudra-t-il que je pleurniche pour en avoir un d'occase en jouant les gonzesses pas au courant (car personne ne me croira si je dis que tout est de la faute de Serge) ? Jugez par cette question stupide de mon manque de connaissance, de mon manque d'air... Ah, ces intellos : tout dans la gueule et ils s'essoufflent au moindre pneu à plat !

    Promis : quand les choses seront en ordre (aujourd'hui c'est râpé car tout est fermé because jour férié), je vous gratifierai d'une photo de ma tronche avec ma choule, toutes deux regonflées à bloc en ovale réjoui (2). 

    medium_Coquetier3.jpgSommaire du blog 

    1 - Note ajoutée le 9 mai après avoir reçu les commentaires rassurants d'Alain et de Snodroppe, voir ci-dessous. Je n'ai pas envisagé la 3e hypothèse, la seule vraie : c'est que l'embout n'est jamais fourni avec la balle, mais avec la pompe... Je me sens ridicule et ignorante : mais c'est tellement drôle aussi !!! Pardon Serge d'avoir mal parlé de ta moquette...

    2 - Euh, ce n'est peut-être pas très encourageant, cette perspective de voir ma tronche: en tout cas je promets une photo du trophée en majesté... 

  • Barbe-bleue des fleurs plein les yeux

    Barbe-bleue des fleurs plein les yeux : Rugby blues

      par Mezetulle

    Poursuivons la série "malins et balourds" initiée avant-hier  - et joyeusement relayée par Brother Rugby les Pins ici et encore - avec un récit rugueux, boueux, venteux, ensoleillé, fulgurant, plein de charme, réac et provocateur juste comme je les aime : Rugby Blues de Denis Tillinac (Paris : La Table ronde, 1993).

    Son écriture roborative réussit une prouesse : il y a presque plus de noms propres que de noms communs dans mainte page de cette prose qui devrait faire penser à un annuaire de téléphone et que pourtant on lit... comme un roman. Prouesse ironique (et sans doute savamment calculée) quand on sait que l'auteur, gentihomme campagnard bougon, héritier des "hussards" machos et hyperboliques, ne partage pas tant son litron de gros rouge avec Oulipo et autres Perec (pardon, Prc), qu'avec Antoine Blondin.medium_RugbyBlues1.jpg

    Il a beau essayer de faire croire qu'il est un mufle :

    Le rugby est masculin, le pansexualisme de ses chansons tourne en vase clos dans la libido des joueurs, ce sont des légionnaires en campagne, des hommes privés de femmes. Qu'ils se rattrapent en permission est une autre affaire, sur laquelle mieux vaut ne pas s'appesantir, encore que les épouses de rugbymen soient sans illusions. (p. 39)

    Il a beau multiplier les provocs et les déclarations superbes de mépris :

    En semant un club sur les sols ingrats d'en deçà de la Loire, on peut récolter une saison nationale, comme il advint à Besançon, puis à Arras. ça n'ira jamais bien loin. Certains ont le goût des cultures minoritaires, qui se font catholiques à Boston, footballeurs à Los Angeles, socialistes en Vendée. Je concède aux Flamands ou aux Lorrains le droit de jouer au rugby ; on s'y risque même en Allemagne. Je préfère voir valser les "gonfles" là où elles poussent toutes seules, autour des bastides ocre et rose. Question d'harmonie. (p. 43)

    On n'y croit pas, ou plutôt si : on y croit comme on croit à L'Iliade et à L'Odyssée, et c'est exactement ce qu'il faut.

    Et quelle candeur dans l'aveu qu'il fait quand même, ce rustre à la plume si fine et si forte, d'un petit pincement au coeur aporétique avec Paris, cité de rustres errants magnifiés par l'encre (celle des journaux et surtout des livres) et les tournées de bistrots, puis reconvertis en noeud pap et maillot rose... Je ne vous recopie pas les pages 87-89 (Parisjet'aimemoinonplus) : on croirait presque lire le plus parisien des poètes hurleurs, Léon-Paul Fargue.

    Célébrons donc avec lui, sur la note bleue qui nous chante que tout fout le camp, "les affinités secrètes du rugby et de la littérature" en relisant une page de ce Poème des malins et des balourds - la conjonction, comme on le verra, étant ici de stricte coordination et non d'alternative, allégorisée par le derby Tulle-Brive et plus au large par la dualité Corrèze-Aquitaine :

    Entre les deux, faut-il choisir ? J'aime les gladiateurs, les laboureurs, les déménageurs des packs. Leur code d'honneur sera peut-être le dernier vestige de l'antique chevalerie. J'aime les piliers de devoir, les seconde ligne de soutien, les boeufs qui poussent, plaquent, encaissent sans ciller et rendent la monnaie par déontologie. J'aime aussi les virtuoses aux semelles de feu, les harmoniques du jeu de ligne, les intrépides qui partent de leur en-but comme les Rois Mages vers Bethléem. Après tout il y a un siècle que le rugby communie sous les deux espèces, le pain des avants, le vin des trois-quarts. Deux façons d'être, deux hémisphères psychologiques. Dans mon panthéon, Boni côtoie d'humbles "mulets" aux tronches barrées de cicatrices. J'ai pris de vifs plaisirs en assistant à des joutes confinées dans le périmètre sulfureux des avants. C'est mon côté tulliste. Je ne me réjouis pas moins lorsqu'un ballon file de main en main à la vitesse de l'éclair. C'est l'école aquitaine. (p. 142-143)


    medium_LogoStadeFr.jpg

    Pour résumer, le portrait de Rossignol : "des allures de Barbe-bleue, des fleurs plein les yeux" (p. 100). J'ai bien envie ici de pousser aussi ma provoc en forme de gouaille (sous la pelouse, les pavés) : ça colle presque avec le logo... du Stade français !!!

     

    medium_tillinac2.2.jpg

    Allons tout ne fout pas le camp... Tillinac, je te pardonne d'avoir prophétisé en 1993 que "Paris n'aura été rugby que le temps d'une aimable mode"...

    Parce qu'un vrai poète c'est beaucoup mieux qu'un prophète !

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  • Art et rugby

    Art et rugby : un rugby ontologique ...

      par Mezetulle

    Un rugby sans ballon, sans équipement, sans match à gagner ou à perdre, sans entraîneur et sans sélectionneur (ouf!), sans vestiaires, sans terrain à conquérir, sans chronomètre, sans équipes adverses, sans arbitre, sans articles de presse qui vous éreintent (ou qui vous encensent  - mais n'est-ce pas au fond la même chose?), sans troisième mi-temps, un rugby dépsychologisé enfin : est-ce bien encore du rugby ?medium_Leve1.jpg

    Il suffit de considérer ces photos pour répondre : oui... notre rugby, on le reconnaît !

    C'est celui que compose (ou plutôt que réduit à son essence) l'artiste-photographe Edouard Levé : un rugby absolument libre, dégagé de toute anecdote, rendu à son pur moment gestuel, libéral. On y voit ce que l'on ne peut pas abolir : le geste, la posture, le sol, la gravité. Allez, je vais encore lâcher un gros mot : un rugby ontologique, "nature", comme on dit "une omelette nature"... sans rien d'autre que soi-même !

    N'ai-je pas raison de comparer de temps en temps le rugby et la danse ?medium_Leve3.jpg

    Et par dessus le marché, l'artiste ajoute à ce dépouillement le paradoxe de l'instantané, propre à la photo : l'essence d'un mouvement saisi en dehors du temps. Un mouvement revenu à soi, une pure figure.

    De temps en temps ça fait du bien de ne plus rêver qu'à la liberté.

    Et justement c'est le moment, après avoir gagné un grand Tournoi! 

    Voir la série de photos sur le site de la galerie Loevenbruck (40 rue de Seine, 2 rue de l'Echaudé - 75006 PARIS) l'expo a eu lieu en 2006.
    Photos réunies dans l'ouvrage Reconstitutions (Philéas Fogg, 2003). On lira également l'article sur le site paris-art.com et surtout un entretien accordé par E. Levé à la Société française de photographie, où il explique les principes de cette série "Rugby".

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  • Le rugby, objet de pensée. Edito de lancement

    Création du blog 25 février 07, par Mezetulle

    Le rugby, objet de pensée. Editorial de lancement.

    Ici c'est un blog "intello". Résolument, fièrement. Parce que le rugby, comme toute chose, peut faire l'objet de la pensée, mais aussi et surtout parce que le rugby lui-même relève de la pensée : il n'est pas réductible à du calcul. Et parce qu'il engage le corps tout entier, il engage une pensée totale et il est analogue à la pensée.

    Une preuve, un exemple parmi d'autres ? L'essai, manière unique de marquer des points dans tous les sports de balle : il faut y aller soi-même et non se contenter d'envoyer un projectile dans une cage, devant ou derrière une ligne ou dans un panier.medium_Clipart1.5.jpg

     Comme la pensée, la vraie (à la différence du calcul qu'on peut faire faire) l'essai fait partie des choses qu'il faut faire soi-même, et au plus près. La force, la vitesse, l'habileté, la technique sont nécessaires, mais elles ne sont pas suffisantes : il y faut encore la présence tout entière, quelque chose qui ressemble à la présence d'esprit.

    Un autre exemple ? L'engagement du corps est à la fois entier et paradoxal : les pieds courent vers l'avant quand les mains doivent passer vers l'arrière. La balle possédée par le joueur doit aussitôt être lâchée dès qu'il est à terre. Le mouvement naturel est contrarié, et pourtant il doit être tout en force et comme s'il était naturel. C'est comme ça qu'on arrive à penser : en tirant sa force de la contrariété, en allant à contre courant.

    On proposera bien sûr des billets d'humeur et autres "coups de coeur" et "coups de gueule". C'est bien la moindre des choses. Mais on s'efforcera de faire surtout quelques notes philosophiques pour faire honneur à la fois au rugby et à la pensée.

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