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  • Rallye parisien subliminal

    Rallye parisien subliminal

      par Mezetulle

    Persuadée d'avoir lu dans Le Parisien que la boutique de la Coupe du Monde se trouvait au x (NB) avenue de l'Opéra à Paris, et sachant que cette avenue ne va, de ce côté, que jusqu'à x-y, j'ai voulu en avoir le coeur net et me suis lancée, armée de mon Navigo Pass RATP (lignes 3 et 8, station "Opéra" - le GPS est inutile c'est tout droit en sortant) et de mon appareil photo, dans ce que je croyais être l'énigme du World Cup Code - j'avais même emporté une calculette....

    Le tout-puissant International Rugby Board aurait-il, dans un immense jeu de sudoku immobilier, ajouté quelques numéros à l'une des plus célèbres avenues du monde? Ou est-ce un coup de la caméra invisible ?

     

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    Non c'était tout simplement une erreur de lecture de ma part : la boutique existe vraiment et se trouve au x-z avenue de l'Opéra (comme l'indiquait bien le journal après vérification) !

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    On peut même voir l'intérieur  (je remercie Pierre pour son excellent accueil) : medium_BoutiqueWCupInt3.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Erreur de lecture pas tout à fait innocente. Car elle m'a fait arpenter le secteur proche : je ne pouvais pas, dans ces conditions, manquer une autre boutique très chicos, qui se trouve à 50m de là un peu plus haut, au x-w : celle d'un certain Serge B*** - non non, pas notre cher Père Blogbetsenoël, un autre, vous voyez de qui je veux parler ?

    L'IRB fait vraiment bien les choses, côté pub, non ?

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    La photo ci-contre a bien entendu pour sujet principal la façade du Palais Garnier au fond à gauche, ce que vous voyez à droite ne peut être que l'incrustation d'une image subliminale.

    Ma parole, cette Coupe du monde me tourne la tête, voilà que je deviens médium gaga-extra-lucide.

     Sommaire du blog

    NB. Vous voulez savoir pourquoi j'emploie des nombres algébriques ? Ce n'est pas pour brouiller les pistes, mais pour respecter les conditions d'utilisation de la plate-forme, qui indiquent qu'on ne doit pas donner d'adresse postale sur les blogs. Il faut bien, comme disent les philosophes, sauver les apparences!

  • Fin d'un suspense insoutenable

    Fin d'un suspense insoutenable : élection du "Meilleur blog Paramourdurugby.com"

      par Mezetulle

     

    Enfin, Serge a rendu son verdict ! Il faut dire que ça devenait insoutenable ce suspense... dix "nominés" le 19 mars et c'est hier 26 mars qu'on apprend qui est l'heureux élu Meilleur blog Paramourdurugby.com : bravo et félicitations à Greg "minijaune" qui gagne le voyage à Biarritz, avec les bulles et tout le tremblement.

     

    C'est vrai que son blog mérite amplement ce premier prix, il tient la distance depuis septembre 2006 et offre de superbes albums. Et, il faut le souligner, c'est écrit "nickel" ! On attend avec gourmandise le reportage qu'il ne manquera pas de nous offrir sur ce séjour de rêve, et sur le match Biarritz-Agen au programme du week-end. Mais, Greg, n'attrape pas la grosse tête quand même !

    La Choule bien sûr va continuer, bien installée sur le nuage où l'a hissée sa "nomination" parmi les 10 du "top". Voici ce que j'écrivais le 19 mars sur mon message d'accueil, et ça n'a pas changé depuis :

    Je n'en reviens pas et je saute de joie comme une gamine depuis que j'ai vu la liste des nominés, alors que je vais avoir 60 balais - mais cette espèce de ridicule fait vivre. Je pensais en fait juste être dans la course pour le prix citron ! Serge, tu es aussi endurant et polyvalent comme lecteur que comme joueur ! Que le meilleur gagne [NB : ça c'est fait] On continue rien que pour le plaisir...  et pour accompagner le XV de France vers la Coupe du monde  (j'espère ne pas m'essouffler trop vite...) !

    Et d'ailleurs pour le prix citron, j'ai toujours mes chances...
     

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  • Barbe-bleue des fleurs plein les yeux

    Barbe-bleue des fleurs plein les yeux : Rugby blues

      par Mezetulle

    Poursuivons la série "malins et balourds" initiée avant-hier  - et joyeusement relayée par Brother Rugby les Pins ici et encore - avec un récit rugueux, boueux, venteux, ensoleillé, fulgurant, plein de charme, réac et provocateur juste comme je les aime : Rugby Blues de Denis Tillinac (Paris : La Table ronde, 1993).

    Son écriture roborative réussit une prouesse : il y a presque plus de noms propres que de noms communs dans mainte page de cette prose qui devrait faire penser à un annuaire de téléphone et que pourtant on lit... comme un roman. Prouesse ironique (et sans doute savamment calculée) quand on sait que l'auteur, gentihomme campagnard bougon, héritier des "hussards" machos et hyperboliques, ne partage pas tant son litron de gros rouge avec Oulipo et autres Perec (pardon, Prc), qu'avec Antoine Blondin.medium_RugbyBlues1.jpg

    Il a beau essayer de faire croire qu'il est un mufle :

    Le rugby est masculin, le pansexualisme de ses chansons tourne en vase clos dans la libido des joueurs, ce sont des légionnaires en campagne, des hommes privés de femmes. Qu'ils se rattrapent en permission est une autre affaire, sur laquelle mieux vaut ne pas s'appesantir, encore que les épouses de rugbymen soient sans illusions. (p. 39)

    Il a beau multiplier les provocs et les déclarations superbes de mépris :

    En semant un club sur les sols ingrats d'en deçà de la Loire, on peut récolter une saison nationale, comme il advint à Besançon, puis à Arras. ça n'ira jamais bien loin. Certains ont le goût des cultures minoritaires, qui se font catholiques à Boston, footballeurs à Los Angeles, socialistes en Vendée. Je concède aux Flamands ou aux Lorrains le droit de jouer au rugby ; on s'y risque même en Allemagne. Je préfère voir valser les "gonfles" là où elles poussent toutes seules, autour des bastides ocre et rose. Question d'harmonie. (p. 43)

    On n'y croit pas, ou plutôt si : on y croit comme on croit à L'Iliade et à L'Odyssée, et c'est exactement ce qu'il faut.

    Et quelle candeur dans l'aveu qu'il fait quand même, ce rustre à la plume si fine et si forte, d'un petit pincement au coeur aporétique avec Paris, cité de rustres errants magnifiés par l'encre (celle des journaux et surtout des livres) et les tournées de bistrots, puis reconvertis en noeud pap et maillot rose... Je ne vous recopie pas les pages 87-89 (Parisjet'aimemoinonplus) : on croirait presque lire le plus parisien des poètes hurleurs, Léon-Paul Fargue.

    Célébrons donc avec lui, sur la note bleue qui nous chante que tout fout le camp, "les affinités secrètes du rugby et de la littérature" en relisant une page de ce Poème des malins et des balourds - la conjonction, comme on le verra, étant ici de stricte coordination et non d'alternative, allégorisée par le derby Tulle-Brive et plus au large par la dualité Corrèze-Aquitaine :

    Entre les deux, faut-il choisir ? J'aime les gladiateurs, les laboureurs, les déménageurs des packs. Leur code d'honneur sera peut-être le dernier vestige de l'antique chevalerie. J'aime les piliers de devoir, les seconde ligne de soutien, les boeufs qui poussent, plaquent, encaissent sans ciller et rendent la monnaie par déontologie. J'aime aussi les virtuoses aux semelles de feu, les harmoniques du jeu de ligne, les intrépides qui partent de leur en-but comme les Rois Mages vers Bethléem. Après tout il y a un siècle que le rugby communie sous les deux espèces, le pain des avants, le vin des trois-quarts. Deux façons d'être, deux hémisphères psychologiques. Dans mon panthéon, Boni côtoie d'humbles "mulets" aux tronches barrées de cicatrices. J'ai pris de vifs plaisirs en assistant à des joutes confinées dans le périmètre sulfureux des avants. C'est mon côté tulliste. Je ne me réjouis pas moins lorsqu'un ballon file de main en main à la vitesse de l'éclair. C'est l'école aquitaine. (p. 142-143)


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    Pour résumer, le portrait de Rossignol : "des allures de Barbe-bleue, des fleurs plein les yeux" (p. 100). J'ai bien envie ici de pousser aussi ma provoc en forme de gouaille (sous la pelouse, les pavés) : ça colle presque avec le logo... du Stade français !!!

     

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    Allons tout ne fout pas le camp... Tillinac, je te pardonne d'avoir prophétisé en 1993 que "Paris n'aura été rugby que le temps d'une aimable mode"...

    Parce qu'un vrai poète c'est beaucoup mieux qu'un prophète !

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  • Petits malins et gros balourds

    "Guerre des styles" ou pluralité des corps ? Petits malins et gros balourds

     par Mezetulle

    Ce titre est un emprunt au livre de Christian Pociello Le Rugby ou la guerre des styles (1983, éd. Métailié), l'une des études les plus intéressantes de socio-anthropologie sportive sur le rugby.

    L'axe du livre repose sur des couples antinomiques, qui se déclinent dans le registre des corps (léger / lourd, premières lignes / arrières), dans celui des styles (champagne-finesse-évitement / massif-conquête-percussion) et où se reflètent des enjeux sociaux et politiques (Nord / Midi ; Paris / province ;  manuels / intellectuels ; anglo-saxons / latins).medium_Evitement_AP_.jpg

    "Guerre" que l'auteur épouse, du côté des "tribus du Sud qui ont le culte de l'ovale" (p. 399) dans un plaidoyer final "pour Goliath", célébrant la revanche des "gros balourds" et de la "culture paysanne" sur les "petits malins" urbains...medium_MechantSale.jpg

     

     

     

    A cela s'ajoute une sourde mais bien présente "guerre des sexes" que l'auteur ranime sans faire d'état d'âme par le

    rappel que, dans une culture où les valeurs féminines poursuivent leur irrépressible ascension, le rugby reste le rare conservatoire des vertus viriles et le précieux musée d'un art populaire méconnu : la "force paysanne". (p. 400-401).

    J'ai bien conscience de me livrer ici à une excessive schématisation de ce livre qui conserve toute sa richesse, notamment parce que la thèse plus profonde, au-delà de la bipolarisation que je viens de caricaturer, est que le rugby est une sorte de théâtre sportif qui cristallise et en même temps conjure les forces antagoniques à l'oeuvre dans la société :medium_Percussion_AP_.jpg

    Il met en scène et héroïse des différences de classes tout en assurant leur intégration communautaire ; en bref, il contient tout le monde social et exprime tous ses effets de style.

    On peut se demander à présent si l'antinomie des "petits malins" et des "gros balourds" qui se solderait par une revanche de ceux-ci contre ceux-là est toujours vivace et aussi évidente. L'uniformisation des gabarits permet peut-être d'ébranler ou du moins d'interroger ce schéma. Celle des styles de jeu également : on voit de plus en plus les différences culturelles entre nations traditionnelles du rugby s'estomper au profit non pas d'une uniformisation monotone, mais de l'intégration de la variété des styles dans chaque tradition ... la professionnalisation aidant.medium_MarcoBortolamiSaut_AP_.jpg

    Il reste cependant que, plus que tout autre sport (le plus proche étant à cet égard le cyclisme), et  nonobstant le "canon" qui s'impose de plus en plus (1,90m et 100 kilos), le rugby continue à concerner toutes sortes de corps et de morphologies - et on a même le droit d'être moche !

    Mais cette variété, si elle conserve toujours la modalité antagonique, a-t-elle toujours pour enjeu masqué une revanche sociale, territoriale, sexuelle et politique ? Il me semble que le modèle esthétique et pluraliste de la danse contemporaine à laquelle j'ai fait allusion plusieurs fois dans ce blog -  danse qui engage tout le corps dans son rapport à la gravité, à l'adresse et à la maladresse, à ses moments glorieux autant qu'à ses moments piteux et qui s'adresse à tous les corps - peut être convoqué. Cela renvoie peut-être à un bougé qui s'est produit en 25 ans dans ce "théâtre sportif" et dans les forces qui s'y déploient, s'y affrontent et s'y apprivoisent.

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  • Art et rugby

    Art et rugby : un rugby ontologique ...

      par Mezetulle

    Un rugby sans ballon, sans équipement, sans match à gagner ou à perdre, sans entraîneur et sans sélectionneur (ouf!), sans vestiaires, sans terrain à conquérir, sans chronomètre, sans équipes adverses, sans arbitre, sans articles de presse qui vous éreintent (ou qui vous encensent  - mais n'est-ce pas au fond la même chose?), sans troisième mi-temps, un rugby dépsychologisé enfin : est-ce bien encore du rugby ?medium_Leve1.jpg

    Il suffit de considérer ces photos pour répondre : oui... notre rugby, on le reconnaît !

    C'est celui que compose (ou plutôt que réduit à son essence) l'artiste-photographe Edouard Levé : un rugby absolument libre, dégagé de toute anecdote, rendu à son pur moment gestuel, libéral. On y voit ce que l'on ne peut pas abolir : le geste, la posture, le sol, la gravité. Allez, je vais encore lâcher un gros mot : un rugby ontologique, "nature", comme on dit "une omelette nature"... sans rien d'autre que soi-même !

    N'ai-je pas raison de comparer de temps en temps le rugby et la danse ?medium_Leve3.jpg

    Et par dessus le marché, l'artiste ajoute à ce dépouillement le paradoxe de l'instantané, propre à la photo : l'essence d'un mouvement saisi en dehors du temps. Un mouvement revenu à soi, une pure figure.

    De temps en temps ça fait du bien de ne plus rêver qu'à la liberté.

    Et justement c'est le moment, après avoir gagné un grand Tournoi! 

    Voir la série de photos sur le site de la galerie Loevenbruck (40 rue de Seine, 2 rue de l'Echaudé - 75006 PARIS) l'expo a eu lieu en 2006.
    Photos réunies dans l'ouvrage Reconstitutions (Philéas Fogg, 2003). On lira également l'article sur le site paris-art.com et surtout un entretien accordé par E. Levé à la Société française de photographie, où il explique les principes de cette série "Rugby".

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