Marine Assoumov : le rugby corps à corps avec la peinture
Je découvre aujourd'hui le site de l'artiste peintre Marine Assoumov et déjà je me dis : comment ai-je pu passer si longtemps à côté ?
En 1996 Marine Assoumov a été sollicitée pour une série de fresques par la mairie d'Auterive (Haute-Garonne) ayant pour thème... devinez quoi ? Le rugby bien sûr. A partir de ce travail initial, dix ans de passion prolifèrent, poussent leurs robustes fleurs et leurs majestueuses taches grasses et maigres en couleurs et en noir et blanc : des centaines de
toiles, de dessins, de collages où (selon une belle expression que je reprends à l'article de Thierry Blanchon qu'on peut lire sur le site) sont mis en scène "des guirlandes de corps puissants". Marine Assoumov a récemment exposé au Centre national du rugby à Marcoussis.
Toutes les sensations, toutes les lourdeurs, toutes les finesses, tous les mouvements, toutes les emjambées, toutes les passes, tous les sauts, toutes les poussées, tous les chocs s'animent, prennent leurs couleurs, leur vie, leur corps et leur pâte dans un match éternel et infini où le rugby joue à être lui-même. Maillots rayés, tronches bardées d'élastoplast, corps intriqués dans des mêlées obstinées et grandioses, aplatissements glorieux et piteux, plaquages qui ont l'air d'embrassements, percussions à corps perdus, envols, torsions à la passe, crampons saturés de glissades, balles pétries ou échappées, avec des titres à vous en faire voir 36 chandelles : "Profil perdu à la fleur", "Le beau rugbyman", "Quintette orange", "Jeux de mains" "Poi lour", "Entremêlés". Une peinture qui réussit à faire vibrer la générosité de la force, la tendresse de la puissance, et dont se dégage une énergique civilité douce-robuste - il faut oser ici l'oxymore comme en cuisine l'aigre-doux et comme cette gouache intitulée "La couvée du ballon" - Jean Lacouture n'aurait pas trouvé mieux.
Je tiens à respecter l'interdiction de reproduction qui figure en clair sur le site. En espérant que Marine répondra favorablement à ma demande d'autorisation pour illustrer ce petit article, je me contente de vous faire voir la bobine de l'artiste dans son atelier, et je vous invite surtout à visiter les deux sites où on peut voir des diaporamas.
- Le site complet de l'artiste
- Le rugby en corps à corps
N.B. le 16 juin : Marine Assoumov expose à la Mairie des Mureaux du 18 au 24 juin et du 1er juillet au 19 août. Elle m'a très gentiment répondu (voir commentaire ci-dessous) et je me permets donc d'ajouter à cet article deux photos reprises sur son site.





Guêpes (wasps) contre tigres : c'est finalement la piqûre qui l'a emporté, sur un terrain où tous ces drôles de zèbres continuent à s'inscrire dans l'histoire longue et sulfureuse de la rayure, via un bestiaire qui a gardé tout son venin. Brillamment, certes mais peut-être un peu trop discrètement : car ces très piquantes guêpes n'affichent la couleur que rarement et la plupart du temps sur leur chaussettes, le reste de la tenue demeurant dans le sobre et très classique noir uni.
l'ordre chromatique, priorité indiscrète qui tape fort à l'oeil, marque infamante qui frappe ceux qui sont hors de l'ordre (criminels, valets, satimbanques) mais aussi barrière qui fait obstacle à l'impureté ou à la transgression (toiles de plage et de boucherie, costumes de bains d'autrefois, passages pour piétons et chantiers d'aujourd'hui), comble de la vulgarité (chemises des frères Dalton et autres costards maffieux à grosses rayures contrastées) ou du raffinement (fines rayures ton sur ton rendues célèbres par l'habit de l'Incorruptible), cette étrange partition du visible barre de moins en moins de sa fulgurance inquiétante les terrains de sport.
garder que les couleurs : le maillot de
barres, faisceaux et autres partitions viriles.... pour taper dans l'oeil avec un uni rose féminin qui se vend très très bien (voyez sur ce blog 


ketchup et une portion de frites bien salée.
"Deux minutes dans la bouche, vingt ans dans les fesses" : je m'en contref... car je viens d'avoir 60 ans et 20 ans encore même avec de grosses fesses, je suis preneuse. J'ai connu un bonheur comparable aux US lors d'un match de baseball où j'ai mangé le "sandwich" (c'est comme ça qu'ils appellent le hamburger) le plus horrible de ma vie avec délices, dégoulinant de sauce sucrée.
La boisson. Deuxième antinomie : gourde (côté randonneuse) ou petite bouteille plastique (côté citadine) ? J'opte pour la petite bouteille. Bonne pioche. Même que le contrôle vous la débouche et jette le bouchon, des fois qu'il vous viendrait l'idée de la lancer sur la pelouse : elle se videra et ne fera pas mal. J'ose à peine imaginer ce qui serait arrivé à ma gourde Tetras toute cabossée de souvenirs pyrénéens... il aurait fallu la laisser à la consigne ?
top et en plus c'est dans le sac de toute façon, qu'on soit randonneuse ou citadine. Comment en effet éviter le stand de maquillage ? On vous barbouille si gentiment que c'en est un plaisir. Mais le problème c'est le retour. Le maquillage vire, tout le monde vous regarde dans le métro, vous avez l'air d'un plouc, et je ne vous dis pas en plus si votre équipe a perdu : le drapeau passe encore on a sa fierté, mais du rose ou n'importe quoi d'autre dégoulinant sur la tronche c'est pire qu'une gueule de bois. Essuyez moi-ça mesdemoiselles et tenez-vous droites.

moi éclispé ces attractions. Je retiens dans ma mémoire (car les photos, n'en parlons pas, mon minable appareil n'a pas le téléobjectif qui convient... je l'ai sagement rangé après m'être contentée de photos de famille en marge du match : voir l'album), je revois dis-je les Parisiens, moulés dans un maillot rose "seconde peau" exécutant des passes sans ballon, réduites à une pure chorégraphie.